Indécrottables

Des sénateurs français estiment que la proposition d’autonomie au Sahara occidental est une « bonne et sérieuse base de négociations entre le Maroc et l’Algérie pour résoudre le différend », nous dit la MAP. De deux choses l’une : ou bien la MAP verse encore dans l’intox, comme ça arrive souvent, ou bien elle dit vrai et ce sont alors les sénateurs français qui causent dans un patois superusé. 
L’Algérie qui serait sans doute prête à se mettre autour d’une table avec le Maroc sur les innombrables questions bilatérales n’a, en revanche, rien à négocier sur le Sahara occidental, qui reste et restera pour elle un cas de décolonisation à parachever dans le cadre de la légalité internationale. Les sénateurs français doivent quand même le savoir, comme ils doivent savoir que l’Algérie est toujours présente aux négociations maroco-sahraouies parce que concernée, et que celles-ci butent justement sur une proposition marocaine rejetée sans appel par le Polisario puisqu’elle ne fait que consacrer le fait accompli du makhzen. Et s’ils ne le savaient pas, pourquoi proposent-ils leurs conseils d’essence colonialiste à des gens qui refusent l’occupation, comme nous nous avions refusé celle de la France, hier. 
Selon la MAP, les sénateurs ont eu des rencontres avec les autorités locales et les « élus » des territoires occupés lors de « visites sur le terrain ». Les sénateurs français n’ont donc pas l’honnêteté qui sied à ce niveau, si l’on compare leur conduite à celle de la délégation du HCR qui avait traité la « libération » de Mustapha Ould Selma, le policier sahraoui félon. De l’aveu même d’Ould Selma, la délégation refusa d’aller le récupérer sur le territoire de la RASD, et n’a accepté de le faire que sur le sol mauritanien. Parce que justement le Sahara occidental compte parmi les 16 territoires classés non autonomes, et que le Maroc n’en est que l’occupant. 
Quant aux préoccupations sur les droits humains dans les camps à Tindouf, il n’y a pas à s’inquiéter, le Polisario invite tout le monde à venir s’en rendre compte sur place. Ce qui n’est pas le cas des territoires occupés, chose que les sénateurs peuvent vérifier auprès de M. Jean-Paul Lecoq, comme ils peuvent confirmer auprès de Mme Alliot-Marie que c’est bel et bien la France qui empêche la protection des droits humains au Sahara occidental.
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 6/1/2011

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