Qui craint la vérité ?

La Chine arrive en Afrique. Elle n’y vient pas sur la pointe des pieds, mais au pas de course, Elle dérange peut-être mais c’est la meilleure chose qui puisse arriver à un monde monopolaire dominé par des puissances aussi hégémoniques que cupides, bien qu’impuissantes à stopper la roue de l’histoire. Et c’est dans ce contexte qu’il nous faut examiner le puissant, mais néanmoins douteux, alignement du «monde libre» dans le résultat électoral litigieux en Côte-d’Ivoire. Les capitales occidentales multiplient les déclarations et mettent le paquet médiatique, voulant à tout prix nous faire entrer dans la tête que c’est Ouattara le vainqueur. Ce que Gbagbo et ses partisans, fort nombreux, contestent et proclament que la victoire c’est eux qui l’ont remportée. 
Qui a raison et qui ment ? On ne saurait se prononcer sur le sujet. Ce qui est constatable en ce moment c’est que face à un Gbagbo poursuivant son chemin, sûr de son droit, Ouattara mobilise moins chez lui que dans les hiérarchies occidentales. A son habitude, Paris fait le plus de bruit, sont président se fait plus tranchant que les Ivoiriens eux-mêmes. «Le président de la Côte-d’Ivoire s’appelle Monsieur Alassane Ouattara», nous dit-il. Comme si les services d’Alliot-Marie ou ceux de Bajollet avaient participé au décompte des voix. En ce qui les concerne, les Algériens savent ce que valent des élections au goût de la Françafrique puisqu’elle en a savouré en 1948 et 1951 sous Naegelen. Sarkozy dit défendre la démocratie et le suffrage universel en Côte-d’ivoire alors qu’il les empêche et met le veto français à la protection des droits humains au Sahara occidental (ancienne colonie espapgnole envahie par le Maroc en 1975, ndds). 
Des fausses notes qui laissent penser que Paris ne sait plus comment retenir les «chasses gardées» qui lui filent une à une entre les doigts. Personne n’est dupe, tout le monde sait que si Gbagbo était suffisamment malléable, il aurait eu lui aussi son statut avancé dans la Françafrique. Pourtant, ce sont deux Français, qui proposent la solution la moins coûteuse en vies humaines et en argent. «Nous sommes pour le décompte de nouveau de toutes les voix (…) sous le contrôle international», disaient MM. Roland Dumas et Jacques Vergès, avant hier à la presse. «Je ne vois pas qui de bonne foi peut le refuser», ajoutait Me Vergès. Qui dit mieux ? 
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 5/1/2011

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