Le mouvement sahraoui Front Polisario n’a de lien ni avec le terrorisme et l’extrémisme religieux ni avec le trafic de drogue dans la région sahélo-saharienne. Ce ne sont pas seulement les affirmations d’experts mais les aveux contenues dans des documents confidentiels des Etats-Unis publiés par le site WikiLeaks.
Ce qui ne fait que confirmer une réalité sur le terrain qui dit que ce mouvement, né au lendemain de l’invasion marocaine du Sahara occidental en 1975, reste d’essence politico-militaire qui vise l’indépendance du Sahara. WikiLeaks affirmait aussi que ce mouvement est attaché à poursuivre et à combattre le trafic d’armes destinées aux organisations terroristes. C’est sur la base des contacts menés par l’une des ambassades des États-Unis avec le Haut Commissariat pour les réfugiés de l’ONU et des organisations non gouvernementales dans la région qu’il a pu être conclu que «le Front Polisario mène une lutte contre l’émigration clandestine, le trafic d’armes et la drogue».
Ces révélations vont à contre-courant de la propagande marocaine qui veut coûte que coûte assimiler ce mouvement de résistance au trafic en tout genre et au terrorisme dans le Sahel comme le démontre le dernier épisode de l’arrestation d’une gang spécialisé dans le trafic de drogue dont l’identité du chef de bande a été attribuée à un «haut responsable» du Polisario. Ce qui a fait réagir le ministre sahraoui des AE, Ould Salek, qui affirmait dernièrement à Alger que le Front Polisario reste la seule parade aux mouvements de trafiquants terroristes dans la région. «Imaginez la situation sans la présence de nos troupes tout au long du mur dressé par le Maroc au Sahara ? Si ce n’étaient nos forces, toutes la drogue qui venait d’Amérique latine sera transitée par l’Afrique de l‘Ouest et que le continent africain et européen seront inondés» disait-il lors d’une conférence de presse à Alger tout en niant qu’un quelconque responsable sahraoui soit impliqué «directement ou indirectement» dans ces opérations terroristes et de banditisme.
Le Polisario, abréviation du «Front populaire de libération de la Sakiet El Hamara et du Rio de Oro», ne favorise pas également l’accès des sites extrémistes à l’intérieur des camps de réfugiés sahraouis, a ajouté le document, citant une source diplomatique des Etats-Unis.
Depuis les événements du 11 septembre 2001 et le changement radical de la politique américaine, nombre d’organisations de résistance sont assimilées, au gré des intérêts, à des organisations «terroristes».
Y. M.
Le Jeune Indépendant, 30:/12/2010
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