Faisant fi de l'avis juridique de l'ONU : Rabat continue la spoliation des richesses sahraouies

Lors d’ une visite surprise à la ville d’Agadir (Maroc), le ministre marocain de la Pêche vient d’instruire les représentants de son département dans les territoires occupés du Sahrara Occidental pour ouvrir des comptes bancaires afin de leur verser de l’argent et leur a demandé de lui présenter des rapports sur les deux ans écoulés dans lesquels ils doivent mentionner que les dividendes de l’accord de pêche, conclu entre le Maroc et l’Union européenne, bénéficient à la population du territoire. L’on rappelle, à cet égard, que l’avis juridique, émis en janvier 2002, par le sous-secrétaire général de l’ONU pour les Affaires juridiques, Hans Correl, a affirmé, de manière sans équivoque, que le Maroc ne peut pas se prévaloir de statut de puissance administrante du Sahara Occidental et qualifié de « violation des lois internationales » toute exploitation des ressources naturelles du Sahara Occidental sans le consentement peuple sahraoui. À noter, en outre, que le service Juridique du Parlement Européen a conclu dans une étude récente que l’accord de pêche avec le Maroc ne bénéficie pas au peuple du Sahara Occidental, et n’obéit pas aux règles et conventions internationales en réaffirmant le fait que toute activité, qui n’est pas en conformité avec les souhaits et intérêts du peuple du Sahara Occidental, est illégale. Plusieurs gouvernements européens, Parlements et ONG de toute l’Europe exigent l’exclusion des eaux territoriales du Sahara Occidental de l’accord de pêche entre l’Union européenne et le Maroc. L’on rappelle aussi que les États- Unis d’Amérique ont exclu les richesses du Sahara Occidental de l’accord de libre échange, conclu avec le Maroc et ce, conformément au droit international et à la doctrine des Nations unies applicables aux territoires des pays et peuples coloniaux. Le Sahraoui n’a cessé de dénoncer, de la « manière la plus ferme, les manoeuvres de l’occupant marocain qui se livre à une vaste entreprise de pillage et d’accaparement effrénés des ressources naturelles du Sahara Occidental », un pays soumis à un processus de décolonisation. Il lance un appel pressant à l’Union européenne pour « exclure les eaux territoriales du Sahara Occidental de tout accord avec le Maroc, conformément aux dispositions des conventions et normes internationales. »
Mokhtar Bendib

Le Courrier d’Algérie, 29/12/2010

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