La production mondiale de drogue a atteint 994 tonnes en 2009 et 900 tonnes en 2008. La production d’héroïne et d’opium est respectivement de l’ordre de 820 tonnes et 1260 tonnes. Le trafic de drogue est devenu la troisième source de rente dans le monde, soit 800 milliards de dollars. Elle vient juste après la vente d’armes et la rente pétrolière.
L’ONU réserve une enveloppe de 50 milliards de dollars à la lutte contre ce phénomène. L’Afrique souffre du trafic des stupéfiants à cause de la pauvreté et des maladies, surtout en Afrique de l’Ouest, par où transitent des quantités importantes de drogue vers l’Europe. Une partie de cette drogue passe par l’Algérie. L’Algérie qui était un pays de passage est devenu un pays de production.
Selon M. Abdelmalek Sayah, «les réseaux mondiaux du crime organisé veulent faire de l’Algérie un pays de production de drogue et de blanchiment d’argent». «Ils laissent le cannabis pour la consommation en Algérie, c’est là que réside le danger puisque 85% des jeunes consommateurs de drogue ont moins de 35 ans», a indiqué l’orateur.
«Une enquête nationale dans laquelle sont impliqués 15 ministères ainsi que le premier ministère montre qu’entre 250 000 et 300 000 jeunes Algériens consomment de la drogue», a révélé M. Sayah. «Le cannabis marocain passe par l’Algérie pour aller en Europe, par Maghnia et Oran qui est considérée comme la plaque tournante du trafic de drogue, dont 10% seulement sont saisis par an», a-t-il ajouté.
Vu le dispositif de sécurité qu’a dressé l’Europe sur ses frontières ces dernières années, les avions qui transportent la drogue à partir des pays d’Amérique latine n’atterrissent plus au Portugal ou en Espagne mais dans les pays de l’Afrique septentrionale.
«L’Algérie devient ainsi une escale de leur transfert vers l’Europe. C’est Al Qaïda au Maghreb islamique qui est le véritable relais pour les drogues qui viennent d’Amérique latine. Cette situation, explique-t-il, est favorisée par l’inexistence de moyens de surveillance (radars) dans les pays pauvres du Sahel.
L’intervenant a aussi évoqué «la collaboration des populations locales qui souffrent de pauvreté, surtout les jeunes».
«Le crime et le terrorisme sont réels», a déclaré un responsable auprès de l’organisation des Nations unies. La sonnette d’alarme doit être tirée vu que l’on consomme aujourd’hui des drogues dures en Algérie, a précisé le conférencier.
Khaled Haddag
Tribune libre d’un Citoyen libre :
Au Maroc, le Père Noël à un nom : Mohamed ben El Hassan Alaoui, dit Mohamed VI !
L’emprisonnement de Chakib El-Khiyari dévoile le vrai visage de ce régime makhzénien injuste, malhonnête et corrompu !
Mohamed VI avait promis une vraie justice en montant sur le Trône, mais 10 ans après, son bilan n'est pas vraiment à la hauteur des espoirs que les nouvelles générations de marocains affamés et assoiffés de justice avaient placés en lui. Chakib El-Khiyari et tant d’autres honnêtes gens payent hélas, le prix de cette injustice profondément enracinée au pays du Makhzen. Ce Rifain au ton franc et épris de justice, comme la plupart de ses concitoyens, est en effet emprisonné pour avoir clairement dénoncé la complicité des hautes autorités du Makhzen avec les gros bonnets trafiquants de cannabis au Rif.
Chakib El-Khiyari, passera une fois de plus les fêtes de fin d’année au fond d’un des innombrables cachots que compte le Royaume chérifien. Son emprisonnement reste inexplicable du moment que son action s’inscrit dans la droite ligne de la main propre contre les corrompus et les corruptibles dit-on, que Mohamed VI avait promis, en tout cas, pas de quoi susciter un procès et encore moins un emprisonnement.
C’est pourtant le sort de ce jeune militant rifain, traduit en justice makhzénienne après son enlèvement manu militari de son domicile sans mandat ni plainte. Pure réaction de l’arbitraire, sa détention a suscité l’étonnement des médias marocains et étrangers et l’indignation des organisations internationales avec en prime Amnesty International, Human Rights Watch et des personnalités universellement connues qui ont adressé des lettres de doléance au roi ainsi que de multiples interventions diplomatiques internationales. Mais rien n’y fait, ce qui prouve que sa détention injustifiée émane de celui-là même qui prétend combattre les arbitraires, qui avait promis la vraie justice et déclaré parmi ses propriétés vouloir combattre tous les abus de pouvoir, la corruption, les injustices… en montant sur le trône en juillet 1999. « Je suis un roi citoyen », proclamait, il y a 10 ans, l’héritier du Trône alaouite.
Or, le procès injuste de Chakib prouve le contraire ! Sa condamnation, son emprisonnement et le refus obstiné de le libérer sont en contradiction totale avec les promesses du souverain alaouite et l’Etat de droit irréprochable qu’il promettait à ses Sujets il y a 10 ans .
Un rapport américain que s’est procuré le quotidien espagnol El Pais du site WikiLeaks, épingle justement la Justice de Sa Majesté qui rend des jugements en son nom. Selon l’ambassadeur des États-Unis au Maroc, le Pouvoir makhzénien utilise la Justice pour ses rancœurs injustifiables, pour se venger et régler ses comptes politiques et ses rancunes personnelles avec les honnêtes gens, les militants, les opposants et les journalistes ou pour exercer une influence sur le monde des affaires. Le rapport relève que les juges sont ultra-corrompus et n’ont aucune compétence dans le domaine de la Justice à part bien sûr celle de la maîtrise des pots-de-vin et de l’application à la lettre des sentences décidées par les services de Sa Majesté et les hauts placés au Pouvoir exécutif du Makhzen.
Des pratiques qui embarrassent beaucoup le Palais à l’échelle internationale surtout en Europe et en Amérique. Pour sa part, Chakib Khiari, n’a fait que dénoncer ces pratiques contraires à la morale de l’Etat de droit et à la fonction des agents de l’Etat. Est-cela qui lui vaut la prison ? Triste cas qui nous rappelle qu’il reste beaucoup du Makhzen de Hassan II sous le Makhzen de Mohammed VI.