Samedi dernier, M. Abd-el-Ilah Benkirane, le SG du Parti justice et développement du Maroc, n’a pas pu s’empêcher de revenir une énième fois sur le conflit qui oppose depuis 35 années le royaume au peuple sahraoui. Nous sommes dans notre Sahara et nous le défendrons comme nous défendrons n’importe quelle région de notre patrie. Les manœuvres adverses ne nous aurons pas», disait-il à l’issue de la session ordinaire de son conseil national». Le lendemain, c’est-à-dire hier, l’une de ses connaissances chez nous, en l’occurrence Aboudjerra Soltani, le patron du MSP, parti islamiste aussi bon teint que le PJD, prenait une délégation et se rendait chez nos hôtes sahraouis à Tindouf pour une séance de fidélité de deux jours. L’homme ira à l’école Mahfoud Nahnah de Mheiriz, une localité des territoires libérés à la frontière mauritanienne, là ou fut attrapé puis relâché Ould Salma, le policier félon passé aux oubliettes, le makhzen jugeant qu’il ne lui sert plus à rien. Gdeim Izik a tout changé.
L’événement sanglant a en effet opposé un retentissant démenti aux versions d’Ould Salma qui affirmait aux gens que les Sahraouis des territoires occupés, des territoires libérés, ceux de la diaspora et des camps des réfugiés rêvaient tous de baiser cette majestueuse main qui savait si bien les corriger. A tous ces gens acquis au Polisario, parce qu’il s’était justement déjà posé, du temps du Tercio, comme le fer de lance de la lutte sahraouie, il disait que ce mouvement n’était pas aussi beau que le makhzen et qu’il fallait le troquer avec le Corcas, produit plus… fidèle, plus… honnête. Mais il n’y a pas qu’Ould Salma que Gdeim Izik a mis sur la touche.
Cet événement «historique» a eu l’effet d’un véritable séisme politique dont les répliques se manifestent encore jusqu’à nos jours sur la scène nationale marocaine. La commission d’enquête montée par le Maroc officiel pour mettre hors de lumière les graves incidents des 8 et 9 novembre s’apprêterait elle-même à en imputer la responsabilité à Mohamed Jalmous, l’ancien wali d’El-Ayoun, diligemment limogé en son temps. Une conclusion qui rejoint quelque part celle de la respectable AMDH. Pour une fois, on ne pointe pas le doigt sur notre pays. A moins d’accuser Alger d’être l’officier traitant des Jalmous et de l’AMDH.
m. z. Mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 27/12/2010
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