45 jours après l’attaque de Gdeim Izik : 160 Sahraouis toujours dans les geôles marocaines

En attente de leur jugement par les tribunaux marocains, les prisonniers sahraouis subissent actuellement une répression féroce de la part des forces de l’occupation.

Rien ne semble arrêter la machine répressive du royaume marocain. Ainsi, plus de 160 Sahraouis civils et militants des droits de l’homme, arrêtés après le démantèlement du camp de Gdeim Izik près de la ville d’El Ayoune occupée, sont toujours en détention dans les prisons marocaines. En attente de leur jugement par les tribunaux marocains, les prisonniers sahraouis subissent actuellement une répression féroce de la part des forces de l’occupation. «Les Sahraouis qui se révoltaient pour dénoncer le colonialisme marocain ont été arrêtés, battus et soumis à la torture et autres traitements sauvages», a indiqué l’ambassadeur la République arabe sahraouie et démocratique RASD à Alger, Ibrahim Ghali, en marge d’une rencontre organisée en l’honneur de la délégation sahraouie qui a pris part au Festival mondial de la jeunesse et des étudiants en Afrique du Sud. 

 
Le responsable a invité le Maroc à se conformer à la légitimité internationale et à respecter les résolutions de l’ONU qui confirment le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Avec un optimisme béant quant à l’indépendance de son pays, Ibrahim Ghali a indiqué que le Maroc «ne cesse d’enchaîner des défaites et l’heure de la vérité approche pour que le Sahara occidental recouvre son indépendance». «Nous sommes satisfaits de ce qui a été réalisé pour le moment. Notre cause n’a jamais autant été médiatisée, en dépit de l’embargo imposé par les forces marocaines», dira-t-il. 
 
Ainsi, selon ce diplomate, les derniers événements d’El Ayoune constituent «un véritable revers» pour le Maroc, et «grâce à ces événements plusieurs pays ont changé de position vis-à-vis du conflit». Reste d’après lui, la position de la France et à un degré moindre celle de l’Espagne qui demeure «floue et parfois négative». Ibrahim Ghali souligne que la RASD «continuera à favoriser la voix pacifique dans la résolution de ce conflit par la sensibilisation et la conscientisation des peuples du monde et leur gouvernement», puisque, enchaînera-t-il, «le Maroc a occulté toute la vérité par le mensonge et la propagande». «La cause sahraouie est une question de décolonisation et la résolution de l’ONU n’en est qu’un témoin», a-t-il soutenu. Pour lui, les Etats-Unis «peuvent jouer un rôle important dans la résolution de ce conflit, d’autant plus que ce pays n’a pas encore pris position et ne cesse d’insister sur l’application des résolution de l’ONU». Interrogé sur le dernier round de négociations qui s’est déroulé à Manhasset (New York), l’ambassadeur déplore «les mauvaises intentions du Maroc qui privilégient le statu quo». Malgré ce constat, l’ambassadeur de la RASD réaffirme l’attachement du Front Polisario à un règlement politique et pacifique du conflit sahraoui. «Cette impasse dans laquelle se trouve le processus des négociations ne va pas entamer notre bonne volonté dans la négociation», lance-t-il. «Même si nous favorisons le dialogue, le recours à la lutte armée pour reconquérir notre indépendance demeure de mise, d’autant plus que le Maroc continue à tourner le dos à la légalité internationale», menace-t-il. S’agissant du Festival mondial de la jeunesse et des étudiants qui s’est tenu en Afrique du Sud avec la participation de 140 pays, la délégation sahraouie a été félicitée pour son combat et la résistance du peuple sahraouie aux forces militaires marocaines. A souligner que la délégation marocaine a été expulsée du Festival pour avoir agressé des délégations participantes et en raison de ses idées contraires à celles du festival.
Par Hocine L.
Le Courrier d’Algérie, 25/12/2010

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