Le refus du Maroc à se conformer à la légalité internationale pousse les Sahraouis à reprendre les armes. Surtout après l’attaque du camp de la Liberté qui a fait des dizaines de victimes et des centaines de disparus.Devant une telle situation, les Nations unies sous les auspices desquels les deux parties négocient doivent faire appliquer les accords de 1991 avant qu’il ne soit trop tard. C’est la quintessence de la conférence de presse qu’a animée Mohamed Salem Ould Salek, le ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique au siège d’El Moudjahid. De prime abord, le ministre a pointé du doigt la France et l’Espagne qui sont à l’origine du blocage du processus de paix dans la région. «Ces deux pays soutiennent la politique marocaine», dit-il estimant que les vrais «amis» du Maroc, de la région et de la paix doivent songer après les derniers développ! ements dans les territoires occupés qui ont démontré l’attachement viscéral des Sahraouis à l’autodétermination à «conseiller le roi marocain d’honorer les engagements de son père». Comme pour souligner l’absence de volonté du côté marocain pour trouver une issue au conflit, il a indiqué que le 4e round des négociations informelles s’est achevé sans aucune avancée notable, pouvant ouvrir la voie à une solution politique qui permettra aux Sahraouis de disposer d’eux-mêmes. Le ministre a expliqué leur échec par les multiples obstacles dressés par Rabat, en conditionnant tout progrès dans les pourparlers par l’acceptation à l’avance de sa souveraineté sur les territoires occupés et ce, contrairement aux déclarations du Conseil de sécurité appelant les parties impliquées à engager des pourparlers sans condition préalable. Le Front Polisario a réaffirmé son accord sur les trois choix qu’offre l’autodétermination, à savoir l’indépendance, l’intégration ou l’autonomie. L’intransig! eance du gouvernement marocain et la complicité des Français e! t des Espagnols, qui ont préféré soutenir l’expansionnisme marocain, ont anéanti les efforts tendant à surmonter les embûches. Le revirement opéré par Mohamed VI depuis 2003 pour dévier le processus de décolonisation des territoires occupés de son cours normal à travers les tentatives d’enterrement du référendum d’autodétermination, a-t-il expliqué, a plongé toute la région dans l’incertitude et l’instabilité. Le ministre qui a rappelé que des Organisations non gouvernementales de défense des droits de l’homme ont confirmé que l’armée marocaine a utilisé des balles réelles, torturé les détenus et transformé les hôpitaux en centres de détention et de torture, a affirmé qu’un état de siège est observé dans les territoires occupés interdits aux observateurs et à la presse étrangère. L’occupant marocain qui reconnaît l’emprisonnement de plus de 150 Sahraouis tente d’accréditer sa version des faits en refusant une enquête indépendante. Par ailleurs, le ministre sahraoui a dément! i les informations sur la présence d’éléments du Polisario parmi des trafiquants de drogue arrêtés début du mois en cours et durant le week-end dans le nord du Mali et en Mauritanie. « Le Front Polisario qui n’a aucun lien ni de près ni de loin avec le terrorisme ou le crime organisé dément catégoriquement ce genre de pratique immorale», a-t-il insisté, condamnant ceux qui tentent d’associer par tous les moyens la lutte sahraouie à la drogue et au terrorisme. M. Salek a rappelé que depuis trois ans, les services de sécurité marocains ont créé des institutions fictives en France, Belgique et aux Etats-Unis pour associer la cause des Sahraouis au terrorisme. Pour étayer ses propos, il a cité la fameuse affaire d’un certain Omar, un Malien qui avait été jugé dans et par son pays pour kidnapping d’Espagnols. Même après s’être avéré Malien, «le Maroc parle toujours de lui comme étant Sahraoui», a-t-il dit. Comme quoi tout ce qui est mauvais est Sahraoui.
hORIZONS, 22/12/2010
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