Rencontre de Manhasset : Le Maroc au pied du mur

Comme lors des dernières discussions, tenues en novembre dernier, l’Algérie est présente depuis jeudi à la reprise des cycles de discussions informelles entre le Maroc et le Polisario
dans la banlieue de New York. Tenues sous la houlette des Nations Unies, via son émissaire dans la région Christopher Ross et en présence, outre l’Algérie, de la Mauritanie en tant que pays voisin, les discussions vont durer jusqu’à aujourd’hui.

S’il est difficile d’anticiper sur les résultats de la rencontre, il reste qu’une éventuelle avancée dans les discussions apparaît à priori difficile. Le contexte dans lequel intervient la réunion
n’est pas de nature à restaurer la confiance. L’on se rappelle des discussions de novembre dernier qui se sont terminées en queue de poisson, chaque partie campant sur ses positions, d’autant qu’à la même période le Maroc avait lancé un assaut sur un campement marocain
à Gdeim Zik. 

Cet assaut avait fait plusieurs morts, selon le Polisario et 13 selon le Maroc. Mais les événements ont été tels que de nombreuses capitales occidentales, d’ordinaire complaisantes, ont demandé l’ouverture d’une enquête sous l’égide de l’ONU. Le parlement européen a
d’ailleurs voté une résolution dans ce sens. Eu égard à la tension qui persiste entre les deux parties, difficile donc d’imaginer une évolution dans le dossier. «On parle de mesures de confiance. Mais la confiance n’existe pas. Le Maroc est figé sur ses positions. 
 
Rien ne peut sortir de cette phase de discussions», a déclaré Ahmed Boujari, représentant à l’ONU du Front Polisario, dont les propos ont été repris par les agences de presse. «Nous voudrions maintenir ouverte la voie diplomatique. Mais une solution définitive ne peut voir le jour sans que le Maroc ne prenne ses responsabilités. Nous demandons l’implication active et sincère du Conseil de sécurité. La position de la France est aussi critiquable car elle soutient le Maroc», a-t-il ajouté. Et c’est sans doute là ou se trouve le blocage. En effet, le Maroc jouit du soutien de la France et des Etats-Unis. Mais les sahraouis, attachés à l’idée de l’organisation du référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU n’exclut pas de reprendre les armes au cas où le Maroc persiste dans son intransigeance. Mais au-delà ce problème empoisonne les relations intermaghrébines et grève l’intégration régionale.
Ouest Tribune, 19/12/2010

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