Pour le responsable sahraoui, le Gouvernement marocain s’est réduit à « une approche anti-démocratique et surannée et, de la sorte, faisant fi des appels de l’Envoyé personnel et du Conseil de sécurité préconisant un dialogue de fond et une négociation franche et sans pré-conditions en vue d’aboutir à une solution assurant le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».
M. Addouh a signalé d’autre part que »les événements sanglants de Gdeim Izik et d’El Aaiun et la situation en général dans les territoires occupés du Sahara occidental ont également été au centre des discussions » au cours de cette rencontre.
A cet égard, »la délégation du Front Polisario a demandé l’envoi d’une commission d’enquête internationale sur le terrain comme ceci a déjà été réclamé par le parlement européen, par des parlements nationaux, des partis politiques et différentes organisations non gouvernementales (ONG) », a-t-il insisté.
La délégation sahraouie, a-t-il poursuivi, a aussi souligné que »la libération de tous les détenus politiques sahraouis au Maroc, la cessation des arrestations arbitraires et des jugements sommaires et l’ouverture du territoire devant la presse, les ONG et les observateurs internationaux sont un impératif majeur dans toutes les étapes de la négociation ».
Pour le chef de la délégation sahraouie, ce 4eme round des réunions informelles a été également »l’occasion de commencer une discussion profonde entre les deux parties sur des approches innovantes à même de consolider le processus de négociation tout en respectant scrupuleusement la nature du conflit dont la solution, comme réaffirmé par la communauté internationale, réside dans le strict respect du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination ».
Concernant les mesures de confiance (visites familiales), M. Addouh a souligné qu’elles avaient été réaffirmées au cours de cette réunion.
De son côté, le coordinateur sahraoui avec la Minurso, M. M’hamed Khaddad, a indiqué à l’APS qu’au cours de cette réunion, »’il y avait une dynamique pour programmer un maximum de rencontres afin d’essayer d’impulser le processus de négociations sans, toutefois, toucher au fond lequel reste un problème de décolonisation dont la solution réside, comme le stipulent les résolutions du Conseil de sécurité, dans le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ».
»Mais pour ce qui concerne la forme, qui réside dans la confiance laquelle n’existe pas tant que le Maroc réprime, emprisonne et ferme les territoires sahraouis devant les ONG et la presse, il est impossible de créer un climat de confiance adéquat.
Donc, la discussion a tourné également autour de ces questions relatives à la création d’un climat de confiance réelle entre les parties », a-t-il expliqué.
Sur ce point, »les rencontres prévues pour janvier et mars prochains vont également dans ce sens où il s’agira de répertorier les thèmes qui pourraient être à même de créer cette ambiance et ce climat de confiance pour essayer de faciliter la tâche à l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental », a-t-il avancé.
A ce propos, M. Khaddad a indiqué que la partie sahraouie a ainsi demandé qu’il était »impératif que les détenus sahraouis soient libérés, que les territoires occupés soient ouverts aux ONG et à la presse et que la répression cesse ».
Toutefois, a-t-il prévenu, »la tenue des rencontres informelles de janvier et de mars ne doit pas être utilisée par le Maroc comme prétexte lui permettant de gagner du temps, et ce, au détriment de la solution au conflit du Sahara occidental ».
Dans ce sillage, le coordinateur sahraoui avec la Minurso a soutenu que lors de sa prochaine réunion consacrée au Sahara occidental prévue en avril prochain, »le Conseil de sécurité de l’ONU est appelé à assumer ses responsabilités en exigeant de la partie récalcitrante (Maroc) de négocier d’une manière sérieuse et sans pré-conditions en vue d’accélérer l’application des résolutions du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental ». (SPS)
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