Appel à une application intégrale des résolutions onusiennes

Les participants à la conférence internationale célébrant le cinquantenaire de la Résolution onusienne 15-14 du 14 décembre 1960 relative au droit des peuples à l’autodétermination ont approuvé hier une déclaration, dite d’Alger, à travers laquelle ils appellent l’ONU à l’application intégrale de la déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux. 


Sofiane Aït-Iflis – Alger (Le Soir) – Il était attendu que les figures pionnières des indépendances nationales, rassemblées durant deux jours à Alger, allaient émettre un appel d’une telle teneur, tant est que l’ONU n’est pas irréprochable en matière d’application des résolutions relatives aux indépendances. Il reste encore de par le monde des peuples qui luttent pour le recouvrement des souverainetés de leurs territoires occupés, les Sahraouis et les Palestiniens, entre autres. D’ailleurs, Ramtane Lamamra, le commissaire à la sécurité et la paix de l’Union africaine (UA), a déploré, lundi, en marge des travaux de la conférence, la politique de «deux poids deux mesures» de l’instance onusienne. Ce qu’a dénoncé le diplomate algérien est aisément vérifiable à travers ce qui se passe au Proche-Orient et au Sahara occidental. C’est, cela noté, tout naturellement que les participants à la conférence d’Alger ont pensé à agir pour que les choses évoluent au sein de l’Organisation des Nations unies. Ils ont, en effet, appelé à l’adoption au sein des Nations unies et dans l’ensemble de son système des mesures efficaces les plus à même d’assurer une meilleure application des décisions. Les rédacteurs de l’appel parlent d’application intégrale. La Déclaration d’Alger se veut aussi un rappel de ce qu’aucun prétexte ne saurait justifier une hésitation ou carrément un manquement s’agissant de l’application des résolutions relatives à la décolonisation. «Aucun prétexte lié à la superficie du territoire, à la situation géographique ou à l’importance numérique des peuples ne saurait être recevable pour empêcher le libre exercice des peuples encore colonisés au droit à l’autodétermination et à l’indépendance.» Autrement dit, la Déclaration d’Alger exhorte l’ONU à aller au bout du processus de décolonisation entamé il y a plus de cinquante ans. Sans aller jusqu’à faire le bilan des indépendances acquises depuis cinquante ans, les participants à la conférence d’Alger ont noté les efforts consentis pour la reconstruction des structures étatiques sociales et économiques que le colonialisme avait détruites. Cependant, ils ne perdent pas de vue que le système de coopération économique ne fait pas la part belle aux pays anciennement colonisés. Aussi appellent-ils à des mécanismes facilitant une participation équitable à l’économie mondiale. Car, en définitive, si les souverainetés territoriales sont un fait indéniable, celles économiques mais aussi politiques restent à réaliser. 
Le Soir d’Algérie, 15/12/2010

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