Pour les peuples qui ont retrouvé leur liberté après l’adoption de cette résolution d’abord. Pour les Nations unies desquelles est attendue l’« application intégrale » de ses textes pour parachever la décolonisation, ensuite.
« Aucun prétexte lié à la superficie du territoire, à la situation géographique ou à l’importance numérique des peuples ne saurait être recevable pour empêcher le libre exercice des peuples encore colonisés au droit à l’autodétermination et à l’indépendance », peut-on lire dans la déclaration qui appelle les ex-pays colonisés à privilégier le partenariat Sud-Sud. « C’est la voie la plus indiquée » pour, un, résoudre les questions liées au développement, préserver les indépendances qui sont sans cesse remises en cause et établir des partenariats, deux, asseoir une indépendance de décision pour aspirer à peser dans un ordre imposé par la mondialisation, estimait lundi Lakhdhar Brahimi en marge de la plénière. Comme il n’est de richesse que l’homme et que celui-ci est la finalité de tous les projets de société, les participants qui ont prouvé la « validité et la pertinence » de la « 1514 » se sont attelés dans l’atelier « médias et cinéma » à signaler une urgence, celle de « décoloniser » les esprits. Comment ? En donnant plus de liberté aux médias pour mener à bien leur devoir d’« informer ».
Mission quasi impossible dans l’état actuel des choses, estime la plupart des participants à l’atelier. Les cinéastes qui ont mis en avant le danger de la manipulation de l’image évoquent aussi le « détournement » des archives par les « colonisateurs ».
Les journalistes ont mis en avant le besoin de jouir de la liberté d’écrire sans interférences politiques pour être crédibles d’abord et contrecarrer les écrits « tendancieux » des ex-colonisateurs ensuite. Outre ces problèmes, certains ont mis en avant l’impact des chaînes satellitaires et la fracture numérique qui ne cesse de s’agrandir. « Que faire face à cette invasion d’images ? Quelle image on nous demande ?», s’interroge Mme Chouikh, cinéaste algérienne, avant de suggérer aux « hommes politiques de s’occuper de politique » et de « laisser les cinéastes, les artistes et les médias décoloniser la culture enseignée aux jeunes générations ».
Notamment en Afrique où les jeunes, gagnés par la culture du zapping, lisent de moins en moins. Comme « nous absorbons de plus en plus d’images » de ceux qui décortiquent notre histoire, que dans certains pays des libertés s’amenuisent, et qu’« il y a une volonté d’innocenter le colonialisme », il y a comme un SOS qui a été lancé hier aux décideurs des ex-pays colonisés à partir du Palais des Nations pour qu’ils mettent en œuvre la feuille de route d’Alger
Commentaire de Diaspora Saharaui :
La Conférence d’Alger est un acquis précieux pour le peuple du Sahara Occidental qui vit sous le joug de la barbarie marocaine depuis plus de 35 ans.
l’Algérie a fait réssuciter l’élan des années 1960 où les pays du Tiers Monde, organisés au sein de l’Organisation des Pays non alignés se battaient pour une meilleure émancipation et pour la libération des pays colonisés., au moment où l’armée du Maroc courrait avec les forces américaines et françaises pour écraser les rébellions en Afrique ( Katanga, Kolweizi, Côte d’Ivoire, etc.)
Aujourd’hui, le Maroc continue à adhérer à la politique impérialiste et expansionniste mondiale dans le but de gagner un soutien à son plan d’adhésion et de génocide au Sahara Occidental. L’Histoire se répète et le peuple sahraoui continue à récolter des succès auprès de la communauté internationale. Celle-ci est de plus en plus consciente que la seule solution du conflit passe par le respect de la volonté des sahraouis.
Déclaration d’Alger sur la résolution 15 14
La pérennité de ses fondements soulignée
In La nouvelle République 15-12-2010
Par Karima Bennour
Les ateliers qui ont été l’espace par lequel la concertation et la réflexion collectives des participants à la conférence précitée ont permis de dégager l’approche politique ouvrant la voie à la prise en charge effective de la teneur et la portée de la résolution 15 14, «plus que jamais, aujourd’hui pour l’avenir». Si la déclaration d’Alger est adressée à l’institution onusienne, ceci renseigne on ne peut mieux sur la détermination des peuples libérés hier du joug colonial à rappeler l’ONU à achever le processus de décolonisation des territoires encore colonisés en ce XXIe siècle. Par ailleurs, il a été notamment question dans le document final des travaux de la conférence, de la résolution des participants à œuvrer à faire valoir le rôle à jouer des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine dans la prise de décisions sur la scène internationale. Ceci d’autant plus que les mutations en cours dans les relations internationales, dont la réforme de l’ONU, la mondialisation au rythme des règles définies par les anciennes puissances coloniales au détriment des pays pauvres ou en voie de développement, rien n’est «fortuit». Ceci pour bon nombre de participants n’est qu’une «nouvelle forme de recolonisation» comme l’a si bien souligné M. Olivier Fanon. La Déclaration d’Alger a mis l’accent sur l’importance si ce n’est l’incontournable nécessité du travail collectif des pays du Sud «enseignement tiré de notre histoire commune dans la guerre contre la colonisation». Il s’agit par ailleurs, de relever les défis engendrés par «la politique du deux poids deux mesures» dans le traitement par le Conseil de sécurité de l’ONU de bon nombre de conflits et de tensions sur la scène mondiale et particulièrement africaine, d’autant plus, qu’après l’adoption par l’ONU de la Résolution 15 14, la dernière question de décolonisation en Afrique, le Sahara Occidental, illustre l’impact sur cette question de la politique du deux poids deux mesures. Par ailleurs, la déclaration d’Alger, a eu le mérite de relever que la résolution 15 14 c’est, aussi, le droit à l’indépendance économique des pays, le droit au savoir, le droit à l’information, donc «le droit à l’indépendance économique, sociale, culturelle». Pour les participants à la conférence d’Alger ce sont «des droits indissociables de ce pourquoi nous avons lutté hier, pour nos indépendances» nous déclare, hier un participant. Une autre question soulignée est la capitalisation de l’expérience de l’histoire des peuples qui ont subi les affres de la colonisation et ont lutté pour leur indépendance. Une source intarissable pour aller de l’avant pour peser et constituer une force agissante pour la traduction des aspirations des peuples encore épris de justice, de paix et pour des rapport d’égal à égal entre le Nord et le Sud.