Mohamed Abdelaziz : «Bannir la politique du deux poids deux mesures»

Le Jeune Indépendant : Plusieurs personnalités ont assisté à cette conférence. Que signifie pour vous cela ?
 
Mohamed Abdelaziz : Nous sommes très satisfaits de notre présence ici. En réalité, cette conférence a été une occasion pour rencontrer des personnalités venues d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. Des personnalités qui ont combattu et fait l’histoire au moins depuis l’après-guerre. 

Une histoire qui scelle le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et l’égalité entre les peuples. Cela peut être aussi interprété comme un hommage aux martyrs de la révolution algérienne qui ont participé à l’écriture de cette histoire mais aussi pour commémorer l’indépendance des peuples et lancer un cri au reste du monde pour dire que nous avons besoin de continuer de soutenir cette résolution 1514 et qu’elle doit être appliquée partout dans le monde, notamment au Sahara occidental, en Palestine et dans d’autres territoires. Il faut arrêter la politique du deux poids deux mesures en donnant l’indépendance aux uns et la refuser aux autres.

Comment le Front Polisario appréhende-t-il la prochaine rencontre informelle avec le Maroc ?
 
La délégation sahraouie prendra part à cette rencontre sous l’égide du médiateur onusien Christopher Ross avec une volonté sincère. Nous espérons seulement que le royaume du Maroc lèvera tous les obstacles devant les efforts des Nations unies et acceptera la tenue d’un référendum libre et démocratique ouvert sur toutes les options y compris celle de l’indépendance nationale. Cela dit, dans cette conjoncture précise, nous irons à New York avec de profondes préoccupations suite à la lâche agression perpétrée par les forces d’occupation marocaines contre le campement de Gdeim Izik le 8 novembre dernier. Nous n’avons pas encore établi le bilan des victimes ni celui des prisonniers et disparus, car El-Ayoun et les autres villes demeurent sous état de siège. Elles sont interdites aux observateurs internationaux et aux journalistes. Pis, le gouvernement marocain est en train de semer les germes de la haine, y compris dans les milieux populaires marocains contre tout ce qui est sahraoui. À ce propos, nous appelons encore une fois l’ONU à protéger les droits des Sahraouis et à ouvrir le territoire aux observateurs pour déterminer les faits.

Vous appelez donc à l’établissement d’une commission d’enquête…

Effectivement, nous demandons la mise en place d’une commission d’enquête internationale. Il faut qu’elle vienne relever ce qui s’est passé. Car pour mettre un terme au conflit des versions sahraouie et marocaine, il faut une commission pour enquêter sur les véritables responsabilités. Celui qui s’oppose à la venue d’une commission est justement celui qui aspire à cacher un crime. C’est le cas du Maroc.
Propos recueillis par Yassine Mohellebi
Le Jeune Indépendant, 13/12/2010

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