Conférence d'Alger : L’indépendance des Sahraouis en toile de fond

La Conférence internationale sur la Déclaration de l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux s’ouvre aujourd’hui au Palais des Nations à Alger, avec la participation de plusieurs personnalités politiques, du monde de la culture, d’universitaires et chercheurs ainsi que de journalistes venus d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et d’Asie.

Ce colloque international organisé par le ministère des Affaires étrangères se veut une halte pour commémorer le combat des peuples pour leur indépendance du joug colonial, avec en toile de fond l’indépendance du Sahara Occidental. La rencontre sera rehaussée par la présence d’un représentant des Nations unies, de Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine, de Kenneth Kaunda, ex-président de la Zambie et Doyen des chefs d’Etat africains, de l’ex-président d’Afrique du Sud, Tabo M’beki, d’Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe et d’autres grandes figures du continent noir à l’image de Juliana Lumumba, ex-membre du gouvernement de la RDC et fille de feu Patrice Lumumba. L’Algérie, dont la glorieuse Révolution armée a grandement contribué à l’éclosion de la résolution onusienne 1514, il y a de cela cinquante ans, envisage, donc, en abritant cette conférence internationale, de marquer cette date importante par une halte commémorative en guise de soutien indéfectible à tous les peuples qui demeurent sous occupation. 

 
En effet, et en dépit des efforts colossaux déployés par les Nations unies pour permettre à tous les peuples d’exprimer librement leurs souhaits à la lumière de la résolution 1514, seize territoires, dont le Sahara occidental, demeurent toujours inscrits sur la liste tenue par l’Onu, des territoires non autonomes qui attendent d’exercer leur droit à l’autodétermination. Au menu de la conférence d’Alger figurent des ateliers, dont, entre autres, celui du cinéma et des médias pour conserver la mémoire des peuples ayant combattu la colonisation, qui sera modéré par le journaliste chilien Pablo Cardenas et le critique cinématographique algérien Ahmed Bedjaoui. Animant récemment une conférence sur l’événement, le ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel avait indiqué que la célébration de ladite Déclaration onusienne intervient pour rappeler la pertinence et la validité, aujourd’hui, de cette résolution dans le parachèvement du processus de décolonisation, la consolidation des indépendances ainsi que la validité de son esprit dans le sens de permettre aux pays anciennement colonisés de jouer leur rôle dans la prise de décision internationale.

Ce qu’énonce la résolution 1514

L’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (Onu) a adopté, le 14 décembre 1960, une résolution consacrant le droit des pays et des peuples colonisés à l’autodétermination et à l’indépendance. Cette résolution, dont le 50e anniversaire de son adoption fait l’objet à partir d’aujourd’hui d’une conférence à Alger énonce ce qui suit :
1. La sujétion des peuples à une subjugation, à une domination et à une
exploitation étrangères constitue un déni des droits fondamentaux de l’homme, est contraire à la Charte des Nations unies et compromet la cause de la paix et de la coopération mondiales
2. Tous les peuples ont le droit à la libre détermination, en vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et poursuivent librement leur développement économique, social et culturel
3. Le manque de préparation dans les domaines politique, économique ou social ou dans celui de l’enseignement ne doit jamais être pris comme prétexte pour retarder l’indépendance
4. Il sera mis fin à toute action armée et à toutes mesures de répression, de quelque sorte qu’elles soient, dirigées contre les peuples dépendants, pour permettre à ces peuples d’exercer pacifiquement et librement leur droit à l’indépendance complète, et l’intégrité de leur territoire national sera respecté
5. Des mesures immédiates seront prises, dans les territoires sous tutelle, les territoires non autonomes et tous autres territoires qui n’ont pas encore accédé à l’indépendance, pour transférer tous pouvoirs aux peuples de ces territoires, sans aucune condition ni réserve, conformément à leur volonté et à leurs voeux librement exprimés, sans aucune distinction de race, de croyance ou de couleur, afin de leur permettre de jouir d’une indépendance et d’une liberté complètes
6. Toute tentative visant à détruire partiellement ou totalement l’unité nationale et l’intégrité territoriale d’un pays est incompatible avec les buts
et les principes de la Charte des Nations unies.
7. Tous les États doivent observer fidèlement et strictement les dispositions de la Charte des Nations unies, de la Déclaration universelle des droits de l’homme et de la précédente Déclaration sur la base de l’égalité, de la non-ingérence dans les affaires intérieures des États et du respect des droits souverains et de l’intégrité territoriale de tous les peuples.
Par : Mokrane Chebbine 

Le Midi Libre, 13/12/2010 

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