La manifestation organisée par le Comité de soutien algérien au peuple sahraoui (CNASPS) dans le cadre de la célébration de ces deux évènements, hier à Alger, a été consacrée aux témoignages poignants de militants sahraouis, femmes et hommes, venus des territoires du Sahara Occidental sous occupation marocaine. Dans son allocution d’ouverture, le président du CNASPS, Mahrez Lamari, a rendu un vibrant hommage au peuple sahraoui dans sa lutte «pour la défense de sa patrie et sa libération de la colonisation marocaine», avant de réitérer «le soutien indéfectible du peuple algérien à la cause sahraouie, émanant du parcours des Algériens dans leur lutte contre la colonisation française».
De son côté, l’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique à Alger, Brahim Ghali, a indiqué que «le peuple sahraoui a été de tout temps combatif dans sa lutte pour l’indépendance du Sahara Occidental» et ce, «durant l’occupation espagnole puis contre la colonisation marocaine. La résistance pacifique dans les territoires sahraouis sous occupation marocaine n’est que le prolongement de ce combat pour l’indépendance». «Le peuple sahraoui est dans la légitimité historique, et consacrée dans le droit internationale, dans sa lutte de revendication du droit à l’autodétermination», soutient M. Ghali. S’agissant de l’attaque barbare des forces marocaines, le 8 novembre dernier, contre le camp sahraoui de la liberté de Gdiem Izik à Laâyoune, M. Ghali relève que cette agression «est l’expression de l’échec du plan marocain de fait accompli dans son occupation du Sahara Occidental».
Pour lui, «les condamnations de cet acte abject par la communauté internationale, dont les résolutions des parlements européen et espagnol, mettent à nu la réalité du système colonial marocain, à l’opposé de ce que véhicule la compagne et la propagande du Makhzen».
A ce propos, les témoignages poignants de militants sahraouis des territoires occupés, dont ceux relatifs à l’attaque du camp de Gdiem Izik, sont plus qu’éloquents.
La jeune Meriem a dans son témoignage relevé que «l’attaque surprise des militaires marocains contre nous a été similaire aux pratiques des Israéliens contre les civils palestiniens». «Surpris par le bruit des hélicoptères dès les premières heures du jour, suivis de jets de bombes lacrymogènes, en me précipitant à l’extérieur de la tente, j’aperçois des camions et des voitures militaires avançant à toute allure vers nous. De jeunes Sahraouis couraient vers les tentes en vue d’apporter leur assistance aux femmes, personnes âgées et enfants, surpris par cette attaque barbare qui demeurera gravée dans nos mémoire.
Mes mots ne peuvent illustrer à eux seuls ce que nous avons subi comme oppression et répression de la part des militaires et des autres services de sécurité de l’occupant marocain en ce jour du 8 novembre», souligne-t-elle, ajoutant que la décision prise à haut niveau par les autorités marocaines d’attaquer le camp de la liberté visait «l’extermination des 30 000 sahraouis qui ont dressé 8 000 tentes pour exiger leur droit à la liberté et l’indépendance».
Elle ne manque pas d’indiquer que «des jeunes et des enfants sahraouis demeurent disparus jusqu’à nos jours depuis l’attaque de notre camp», en plus des prisonniers et des blessés, sans oublier de mentionner la poursuite des arrestations de Sahraouis, touchant mercredi soir, les militantes Hayat Rgueibi et Nguiya Hawassi, et l’activiste Ghallia Djoumin.
Ces témoignages rappellent à certains membres du Conseil de sécurité de l’ONU, la France en particulier, que «la politique de deux poids deux mesures est révolue», selon une militante sahraouie qui lance un appel au roi du Maroc pour «la construction d’autres prisons pour pouvoir contenir tout le peuple sahraoui prêt aux sacrifices pour son droit incontournable à l’autodétermination».
Karima Bennour
La Nouvelle République, 11/12/2010
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