Le président sahraoui s'adresse au roi du Maroc à travers Echorouk: « Mefiez-vous de ceux qui vous poussent à entrer dans une guerre perdue »

Les autorités marocaines adhérent à une campagne contre la communauté internationale, loin des promesses d’ouverture, de transparence et de respect des droits élémentaires promis depuis 1999, à travers la « fermeture » du territoire sahraoui aux observateurs internationaux, journalistes et parlementaires.

Lettre ouverte à Mohamed VI, roi du Royaume du Maroc

Bir Lahlou le 09 décembre 2010
Suite aux développements dangereux qui ont porté un coup dur au processus du règlement pacifique du conflit au Sahara Occidental, à la stabilité de la région , aux relations de fraternité et de bon voisinage entre le peuple marocain et le peuple sahraoui, que nous avons toujours considéré comme un choix stratégique que nous avons toujours consolidé loin de toute machination et à l’occasion du premier jour des rencontres directes entre les deux parties du conflit sous l’égide des Nations Unies à New-York, le monde a ouvert ses yeux le lundi 8 décembre 2010 sur les images du camp pacifique dans la région Akdam Isik entrain de bruler, ses femmes violées dans la nuit, ses vieux humiliés, ses enfants qui se sont retrouvés face à face avec des soldats qui utilisent les armes, la violence et les kidnappings contre un peuple désarmé. 

 
Tout cela est arrivé parce que 30 000 civiles sahraouis ont décidé au début du mois d’octobre de se rassembler et exprimer pacifiquement et d’une manier civilisée leur droits légitimes liés au droit de vivre décemment, le respect des droits de l’homme, leur droit de jouir des richesses de leur pays et leur droit à l’autodétermination. Outre la lâche attaque sur le camp d’Akdam Isik, les autorités marocaines ont envoyé les différents corps de l’armée pour opprimer violement tout ce qui est sahraouis, à travers les assassinats, les kidnappings collectifs, la torture barbare, les viols, tout en s’appuyant sur le soutien des civiles marocains pour terroriser leurs frères sahraouis. 
 
En parallèle à cela, les autorités marocaines adhérent à une campagne contre la communauté internationale, loin des promesses d’ouverture, de transparence et de respect des droits élémentaires promis depuis 1999, à travers la « fermeture » du territoire sahraoui aux observateurs internationaux, journalistes et parlementaires. Pire, les autorités marocaines ne respectent même pas les moindres règles de bienséance lors des expulsions de ceux qui ont « par chance » pu entrer à la ville d’el Ayoun. Le bilan est très lourd : des milliers de blessés, des centaines de prisonniers et de disparus et une liste incomplète de morts. A cela s’ajoute les condamnations exprimées à travers tout le globe. Ces condamnations et dénonciations qui montrent d’un doigt accusateur votre pays pour non respect des droits de l’homme, oppression, « confiscation » de la liberté d’expression, le racisme et la discrimination entre marocains et sahraouis. Un moment comme celui-ci devrait donner à sa majesté matière à réfléchir avec sagesse afin de trouver des réponses à plusieurs questions : qui assumera la responsabilité de tous les crimes commis contre le peuple sahraoui ? Pour qui travaillent ceux qui n’hésitent pas à exploiter toute occasion et tout contexte afin de compliquer de plus en plus le conflit ? Pour qui travaillent ceux qui profitent de chaque occasion pour pousser vers le blocage dont les conséquences sont très graves.
A suivre…
Echourouk Online, 9/12/2010

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