Hogg salue le rôle leader de l’Algérie au Sahel

Répondant peut-être à un appel des pays du Sahel, invitant les Américains à clarifier leur position face à une France qui vient d’intégrer le commandement de l’OTAN et ne cesse de combiner pour l’application du « droit d’ingérence» et l’internationalisation du problème sahélien, le général-major David R. Hogg, en visite en Algérie, vient de porter la voix américaine : pas d’ingérence.
«Nous sommes ici pour renforcer la coopération militaire qui est excellente avec l’Algérie» , dira-t-il d’emblée face à un panel de journalistes. A ce titre il s’est entretenu durant sa visite à Alger avec M. Kamel Rezzag Bara, le conseiller du président de la République sur le terrorisme, le commandant des forces terrestres Ahcène Tafer et le secrétaire général du ministère de la Défense nationale, le général-major Ahmed Senhadji. 

Se gardant de tout commentaire à propos des révélations sur l’armée et la diplomatie américaines étalées sur le site de Wikileaks ces dernières semaines, le général-major américain nie toute présence des bases de la CIA sur le territoire national. « Je peux vous dire que nous n’avons pas de base de la CIA en Algérie» , a-t-il affirmé. Selon lui, au Sahel, l’Algérie a joué un rôle de leader et acquis un progrès impressionnant. L’appui américain ne serait que relatif à la demande de l’Algérie autour d’une question qui la concerne Il a laissé entendre qu’un riche programme de coopération est initié entre les deux pays : le renseignement, l’apprentissage du travail dans un environnement géographique hostile… Hogg ne fixe pas non plus un cas extrême où l’intervention militaire américaine serait inévitable, même si une quelconque opération venait à viser des ressortissants américains dans la région. 

La situation en Côte d’Ivoire est donnée en exemple : dans ce pays précis, l’armée américaine pourrait bien intervenir dans des opérations d’évacuation des civils à condition que la demande émane de l’ambassade américaine en Côte d’Ivoire et soit formulée à travers le département d’Etat américain. Dans un continent, l’Afrique, où il y a énormément de défis à relever, M. Hogg parle de la professionnalisation des armées des pays africains en la nettoyant des groupes étrangers qui y sont intégrés, pour qu’elles ne puissent pas être perçues par le peuple comme un prédateur. La mission américaine est simple : promouvoir la sécurité et la stabilité dans la région et maintenir la paix.

On aura retenu deux points essentiels de cette visite : les Etats-Unis ont, par la voix du messager militaire de la plus grande armée du monde, mis fin à tout espoir français à l’ingérence étrangère dans la bande sahélienne. 

Un point qui pourrait réconforter les pays de la région même si ces derniers demeurent « allergiques « au mot Africom.

On pourrait également, à en croire M. Hogg, avancer que l’intervention militaire américaine ne s’effectuerait que sur la demande des pays demandeurs.
Samir Méhalla
Le Jeune Indépendant, 8/12/2010

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