Une mission d'avocats français solidaires avec la cause sahraouie se rendra au Maroc le 17 décembre

Paris, 04/12/2010 (SPS) L’avocate française des droits de l’homme France Weill a annoncé samedi qu’une mission d’observateurs et d’avocats, dont elle fera partie, se rendra le 17 décembre au Maroc pour assister au procès des 7 militants sahraouis des droits de l’homme, détenus dans les prisons marocaines. « Ce n’est pas la première fois que nous y allons, nous y sommes déjà allés au premier procès, nous allons essayer d’y retourner, nous ignorons comment ce procès va se dérouler, car s’il se déroule comme la première fois, il sera de nouveau renvoyé », a-t-elle déclaré en marge d’une manifestation organisée à la Place du Palais Royal à Paris, à l’appel d’associations solidaires avec la cause sahraouie. Le 5 novembre, a-t-elle dit, « les autorités marocaines n’ont pas sorti les détenus de prisons, ils n’étaient, par conséquent, pas présents à leur propre procès et celui-ci a été renvoyé en raison d’une manifestation d’une extrême violence que certains avocats marocains avaient organisé délibérément dans la salle d’audience pour perturber son déroulement ». « C’était franchement très choquant car un avocat a le droit à des opinions mais lorsqu’on porte la robe, on doit exprimer une certaine dignité de sa fonction et ne pas empêcher l’exercice du droit de la défense », a-t-elle relevé. Sur les objectifs précis de la mission, Mme Weill a indiqué que celle-ci s’est donnée comme raisons « d’aller d’abord au procès, de rencontrer ensuite le procureur, le président du tribunal et, éventuellement, le ministre marocain de la Justice ». « Nous voulons avoir des informations sur les militants sahraouis détenus dans les prisons marocaines et faire en sorte que justice soit rendue dans des conditions normales car, actuellement, il y a beaucoup d’illégalités et d’irrégularités de procédure dans le déroulement des procès », a-t-elle précisé. « Nous souhaitons également avoir des explications sur le sort de ceux qui sont détenus à El Aaiun depuis le début du mois de novembre, parallèlement au sort des 12 détenus qui sont actuellement à Salé, dont le militant Naama Asfari et pour lesquels nous n’avons aucune information », a-t-elle poursuivi. « Tous ces militants des droits de l’homme, accusés d’avoir +porté atteinte à la sûreté de l’Etat+, n’ont ni vu leurs familles, ni rencontré de médecins, alors que nos informations affirment qu’ils ont été extrêmement violentés et frappés », a révélé l’avocate. « Notre mission, qui sera rejointe par des observateurs espagnols et italiens, se rendra ensuite à El Aaiun pour rencontrer également le procureur, le président du tribunal et, peut-être, le wali, ainsi que les associations de défense des droits de l’homme sahraouies pour nous informer sur ce qui s’est réellement passé dans le campement de Gdeim Izik », a-t-elle ajouté. « Même si la France s’est opposée à l’envoi d’une commission d’enquête indépendante –ce qui est absolument scandaleux et incompréhensible– pour protéger son allié marocain, nous pouvons, quand même, nous, en tant qu’associations remplir ce rôle et raconter à la communauté internationale toutes les atrocités commises contre un peuple qui n’aspire à rien d’autre qu’à son droit à l’autodétermination », a-t-elle souligné. (SPS)

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