Certains confrères n’ont pas trouvé mieux cette semaine que d’amplifier des «informations», qui ne sont pas nouvelles, faisant état d’une gesticulation de l’armée marocaine le long des frontières avec l’Algérie, pour s’alarmer et tenter de créer, par-là, un climat de psychose. Ces confrères s’appuient sur une récente correspondance de la CIA envoyée à la Maison-Blanche, et répercutée étrangement aussitôt par plusieurs agences de presse internationales, dans laquelle l’agence américaine aurait prévenu que le Maroc «a mis en état d’alerte ses forces armées au sud du Maroc qui sont prêtes à mener une attaque militaire sur le Front Polisario à tout moment (…) et seraient même prêtes, à le poursuivre sur le sol algérien souverain».
S’il est compréhensible que certaines officines étrangères trouvent leur compte à entretenir le climat de tension qui règne entre nos deux pays, et que le régime marocain lui-même cherche, par tous les moyens, à sortir du bourbier dans lequel il s’est empêtré après les événements de Laâyoune, pour essayer de focaliser l’opinion internationale sur «la menace algérienne», on ne comprend pas cette propension chez nous à donner crédit à des informations qui, du reste, sont démontées par des sources américaines, plus fiables.
Si on se fie aux notes diplomatiques publiées récemment par Wikileaks sur les relations entre Rabat et Alger, on trouvera que le Maroc est loin d’avoir un quelconque plan de guerre contre l’Algérie – et vice versa -, et que l’armée marocaine n’est pas suffisamment équipée pour déployer ses troupes tout au long des frontières avec l’Algérie, et encore moins pour envahir notre territoire algérien, à supposer qu’elle y pense. Ce qui n’est pas le cas.
Moussa Acherchour
La Nouvelle République, 4/12/2010
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