Les festivités de la célébration du 35e anniversaire de la création du Conseil national sahraoui (CNS) et du festival culturel de la wilaya d’Ousserd se sont déroulées au moment où la situation dans les territoires occupés du Sahara occidental demeure tendue.
La situation demeure confuse, notamment avec le Maroc qui continue de verrouiller les accès à la ville d’El-Ayoun occupée sur laquelle s’est abattue dernièrement une violente répression de la part des autorités marocaines. Ces affrontements entre la population sahraouie d’El Ayoun et les forces d’occupation se sont produits suite à l’agression barbare contre le camp de la liberté de Gdeim Izik par les autorités coloniales du royaume.
Les festivités célébrant le 35e anniversaire de la création du CNS et le festival culturel ont drainé des parlementaires de nombreux pays, à l’instar du Mexique, de Cuba, de l’Espagne, de l’Allemagne, de l’Algérie et de l’Afrique du Sud. Les Sud-Africains ont vivement dénoncé, à cette occasion, les graves violations des droits de l’homme commises par le Maroc contre des citoyens sans défense dans le Camp de la liberté de Gdeim Izik, à El Ayoun occupée, en fustigeant la position de la France qui a rejeté toute enquête internationale. Les participants ont appelé à une enquête internationale pour faire la lumière sur ce qui s’est réellement passé lors de cette attaque du 8 novembre. M. Khatri Adouh, président du Conseil national sahraoui, a déclaré que l’actuelle étape de la lutte du peuple sahraoui a permis de porter la cause du Sahara occidental sur le devant de la scène internationale.
Et d’ajouter que «le recours aux armes est une nécessité vu les circonstances actuelles, parce que le Maroc s’entête à la violation des droits de l’homme et à s’adonner à la pratique de la torture dans les territoires occupés».
Après avoir passé en revue les étapes qui ont marqué la création du Parlement sahraoui, M. Adouh a mis en exergue les points de similitude entre la situation qui caractérisait le peuple sahraoui il y a 35 ans et celle dans laquelle il se trouve actuellement, expliquant que «si la première étape a été décisive et a permis de réaliser un saut qualitatif dans la lutte contre l’occupation marocaine».
Pour sa part, l’ancien président du Conseil national, Mohamed Lamine Ahmed, a souligné que la création du conseil le 28 novembre 1975 a permis la «consécration des principes de l’unité nationale et contribué à la construction de l’édifice institutionnel du peuple sahraoui».
Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohammed Abdelaziz n’a pas mâché ses mots défiant directement, le Maroc. Il a déclaré en effet que «ni les blindés marocains, ni les geôles du Maroc ne nous font peur. On ne quittera pas El Ayoun, Smara et les autres villes des territoires occupés. On préfère mourir dans les prisons marocaines que l’exil», a-t-il tonné
D’autre part, Mme Khadidja Hamdi, ministre sahraouie de la Culture, est intervenue à l’occasion du 18e Festival national des arts populaires et de la culture pour dire que «l’assaut meurtrier contre le camp de Gdeim Izik est une forme de représailles contre l’identité nationale sahraouie manifestée par des tentes dans le désert qui relatent l’authenticité et la continuation de cette identité».
Et d’ajouter que «la culture demeure également une forme de résistance à l’instar de la lutte armée et de la résistance pacifique menée par la population sahraouie dans les territoires occupés du Sahara occidental».
De notre envoyé spécial à Ousserd
(Sahara occidental)
Mohammed Zerrouki
Le Jeune Indépendant, 2/12/2010
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