La 18e édition du Festival des arts populaires et de la culture sahraouis en mémoire aux victimes sahraouies tombées sous les balles de l’armée marocaine d’occupation, s’est ouverte lundi à Aousserd, dans les camps des réfugiés sahraouis de Tindouf, en présence de délégations parlementaires, de la presse étrangère et d’une foule, subjuguées par la richesse et surprises par la diversité de la culture sahraouie.
«C’est une manière de les faire vivre dans la mémoire collective», affirme Khadija Hamdi, la ministre sahraouie de la Culture, dans son allocution d’ouverture estimant que le festival constitue «une plate-forme de solidarité avec les victimes du camp de la liberté et la ville occupée d’El Ayoun, mais aussi, et surtout, «un rejet catégorique de l’occupation marocaine du Sahara occidental».
A propos de l’attaque meurtrière par l’armée d’occupation marocaine ayant ciblé une population sans défense, elle a estimé que cet assaut qui a fait des dizaines de morts et des milliers de blessés et de disparus est une «forme de représailles». Son objectif principal, fait-elle savoir, est d’attenter à l’identité nationale sahraouie manifestée par des campements dans le désert.
Les Sahraouis des territoires occupés, a-t-elle ajouté, expriment la légitimité et la continuation de leur identité. Comme tout autre combat, la culture est, selon la ministre, une forme de résistance à l’instar de la lutte armée et/ou pacifique menée par la population sahraouie dans la partie occupée de leur pays, au sud marocain et dans les universités marocaines. De jeunes Sahraouis affirment que le combat par la culture ne s’arrêtera qu’à l’indépendance acquise. «Le Maroc ne parviendra jamais à atteindre notre identité plusieurs fois millénaire pour laquelle nous sommes prêts à tout sacrifier», ont-ils soutenu.
Selon les organisateurs, le Festival des arts populaires et de la culture, organisé cette année au niveau régional, se poursuivra dans les autres wilayas dans les prochains jours et sera clôturé à l’occasion du 35e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique le 27 février prochain.
Les enfants parlementaires sahraouis demandent à l’Unicef d’intervenir rapidement pour protéger les enfants des territoires occupés. «Nous lançons un appel pressant à l’Unicef pour nous protéger, car nous ne jouissons pas de nos droits pourtant garantis par le droit international», écrivent-ils à l’institution onusienne. Les participants à cette journée parlementaire ont alerté l’opinion internationale sur la situation qui prévaut dans les territoires occupés, rappelant que l’assassinat du jeune Najem Elgahri récemment par l’armée marocaine d’occupation et la répression des enfants et des femmes prouvent que Rabat bafoue les droits élémentaires des Sahraouis. Lundi, un sit-in «pacifique» organisé devant le siège de l’administration coloniale à la ville occupée de Dakhla, réclamant le droit au travail et l’amélioration des conditions sociales des Sahraouis, a été réprimé.
Le même jour, quelque 30 étudiants sahraouis, en majorité des filles, ont été agressés dans un établissement scolaire de la ville occupée de Smara par des colons marocains épaulés par des policiers.
Horizons, 2/12/2010
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