Les manifestations massives que Rabat concocte, comme celle d’hier à Casablanca contre la haine supposée du PP espagnol contre le Maroc, ne doivent pas servir de distraction du problème principal. Le Gouvernement de Rabat a abîmé sa crédibilité après avoir décrété un blocus médiatique qui continue en vigueur, même si on a autorisé quelques médias, parmi eux ce journal, à envoyer des correspondants à El Aaiún.
Après l’assaut au campement, les indices se multiplient sur le fait que les détenus sahraouis pourraient être soumis aux mauvais traitements. Il existent aussi des témoignages que les forces marocaines de sécurité, appuyées par des civils, ont assailli les maisons et les commerces. Le manque de la transparence avec laquelle le Gouvernement de Rabat agit joue contre ses intérêts, puisqu’il accorde une crédibilité à ces indices et à ces témoignages. Par conséquent, enquête sollicitée par le Parlement Européen est encore plus nécessaire.
Le rôle décisif que le Maroc joue dans la stabilité internationale n’est pas un aval à toutes les actions entreprises par son Gouvernement entreprend. Au contraire, c’est un argument additionnel pour qu’on respecte les droits des personnes et la liberté d’information. Faire du Sahara un scénario pour appliquer la politique de deux poids-deux mesures ne résoudra pas le contentieux ni réduira certains des risques de sur lesquels le Maroc s’est compromis auprès de l’Europe et du reste de la communauté internationale.
El Pais, 29/11/2010
Traduction non-officielle de Diaspora Saharaui
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