Un nouvel épisode, en effet, vient d’être rapporté concernant l’attaque des forces marocaines contre le camp sahraoui de Gdeim Izik près d’El Ayoun. Mme Sarah Leah Whitson, chargée de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, auprès de cette organisation américaine des droits de l’homme parle «d’environ 6.500 tentes érigées par les Sahraouis début octobre, à Gdeim Izik, pour protester contre leurs conditions sociales et économiques» et de «violents affrontements», ayant éclaté entre les forces marocaines et les civils sahraouis, suite à l’assaut militaire du Maroc. Elle rapporte que les forces du makhzen ainsi, que des civils marocains ont mené des «attaques de représailles», contre les civils sahraouis et leurs lieux d’habitation. «Un tel comportement et les violences exercées contre des Sahraouis, lors des gardes à vue ne pourraient être considérés comme actes légitimes, pour prévenir, ou arrêter des manifestants, qui ont eu recours à des jets de pierres», affirme l’ONG américaine.
Rapportant les témoignages d’avocats sahraouis, Human Right, souligne que dans la foulée de l’attaque militaire du 08 novembre : «Les responsable, de sécurité marocains ont arrêté des centaines de Sahraouis, plus d’une centaine d’entre eux sont toujours détenus. Neuf autres ont été transférés à Rabat, pour une enquête par un tribunal militaire». Le même rapport mentionne qu’un représentant de Human Right Watch a été empêché par deux fois d’embarquer sur un vol à destination d’El Ayoun le 11 novembre avant d’être autorisé le lendemain. Ce qui lui a permis d’interroger, par la suite, des civils dans les hôpitaux et dans leurs domiciles.
L’ONG, souligne avoir indiqué au ministère marocain de l’Intérieur qu’elle disposait d’«éléments de preuve que les forces de sécurité marocaines avaient ouvert le feu dans la ville d’El Ayoun. A ce propos, Human Right soutient qu’elle a l’intention de surveiller toute enquête officielle, de même que le traitement accorder aux victimes de violence, qui déposent plainte». En outre, la mission de cette organisation a identifié les abus commis par les forces marocaines. Elle a questionné sept Sahraouis détenus suite aux derniers évènements puis relâchés. «Certains ont été battus jusqu’à perdre connaissance, alors que d’autres ont été menacés de viol…», révèle Human Right. «Les témoins (…) présentent de graves contusions et autres blessures récentes qui laissent penser qu’ils ont été battus en détention» note le rapport. A cet effet, elle a exhorté le Maroc à «informer immédiatement les parents sur chaque personne placée en garde à vue, comme l’exige le code de procédures pénales marocain dans son article».
Les sahraouis détenus à El Ayoun ont fait l’objet d’enquête sur de fausses accusations. Ahmed Salem Jadahlou, 34 ans, a déclaré à Human Rights qu’il était arrivé au camp de protestation dans la soirée du 07 novembre après avoir fait une longue route puisqu’il venait d’Espagne. Le matin de la répression, des gendarmes du camp l’ont arrêté et menotté, puis battu à coups de bottes jusqu’à ce qu’il perde connaissance». Human Right ne s’arrête pas là, elle précise que: «les représentants ont visité les quartiers d’ES Salem et de Colomina Nueva où, de nombreuses maisons de Sahraouis ont été attaquées».
B.K.
Le Carrefour d’Algérie, 28/11/2010
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