La France cautionne les massacres à huis clos du Maroc

En s’opposant à l’envoi d’enquêteurs de l’ONU au Sahara Occidental, la France cautionne les massacres à huis clos du Maroc

Le Conseil de sécurité, la plus haute instance de sécurité des Nations Unies, a déploré mardi dernier la violence, qui a caractérisé les derniers événements qui s’étaient produits la semaine dernière dans les camps sahraouis. Alors qu’on s’attendait à une satisfaction de la demande du Front Polisario qui consiste à dépêcher une mission d’enquête de l’ONU sur place, le Conseil de sécurité de l’ONU, fortement influencé par la position française, s’est contenté ainsi de déplorer le caractère tragique du crime commis par le royaume chérifien contre les populations sahraouies.

C’est ce qui ressort de la réunion tenue mardi dernier par le Conseil de sécurité, consacrée aux derniers événements tragiques, qui ont coûté la vie à plusieurs Sahraouis. Durant cette entrevue, deux rapports ont été présentés respectivement par l’envoyé personnel du Secrétaire Général des Nations Unies, pour le Sahara Occidental, M. Christopher Ross, qui a fait une présentation sur les dernières étapes du processus des négociations entre le Front Polisario et le Maroc, et par le Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU. Dans sa présentation du rapport, le Département des opérations de maintien de la paix, «a clairement indiqué aux membres du Conseil de sécurité que la mission des Nations Unies, pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental (Minurso) a été empêchée par le Maroc de s’enquérir et de connaître les détails sur l’assaut militaire lancé par les forces marocaines contre les camps sahraouis et n’a pu, en conséquence, faire une présentation complète sur ces événements tragiques», a indiqué Ahmed Boukhari, représentant du Front Polisario, qui a assisté à ladite réunion.
Le rapport du Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU a suscité le soutien de plusieurs membres du Conseil de sécurité à l’idée d’envoyer une mission d’enquête sur place. Malheureusement, «cette proposition n’a pu aboutir en raison du refus de la France, qui a été le seul membre du Conseil de sécurité à s’opposer, lors de cette réunion, à l’envoi de cette mission d’enquête», a souligné M. Boukhari. Dans la foulée, le même responsable du Front Polisario, seul représentant légitime du peuple sahraoui, estime que «la France a peur de la vérité. Sinon comment justifier autrement son attitude». Résultats des courses, le Conseil de sécurité s’est contenté, à l’issue de cette réunion, de «déplorer la violence, qui a eu lieu lors des événements de la semaine passée dans les camps sahraouis».
Pour M. Boukhari, le Front Polisario prend note des regrets exprimés par le Conseil de sécurité et considère que la tenue de cette réunion du Conseil signifiait que ce dernier avait «décidé d’étudier la situation vu la gravité de ces événements». Toutefois, ajoute-t-il, «le Front Polisario regrette que la proposition d’envoi d’une mission d’enquête n’eut pas été retenue pour le moment en raison de l’opposition de la France». En dépit de ce résultat peu satisfaisant pour les responsables sahraouis, ces derniers restent accrochés, sans relâche, à l’idée de la nécessité de l’envoi d’une mission d’enquête dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Idem pour l’autre requête qui consiste à doter la Minurso d’un mécanisme de protection des droits de l’homme.
Au moment où, la France s’opposait au projet de l’ONU d’envoyer des enquêteurs à Al Ayoun, «les Etats-Unis continuaient à soutenir le processus de l’ONU» sur le dossier du Sahara Occidental, a indiqué hier, le porte-parole du Département d’Etat, M. Philipp Crowley. Ce dernier a exprimé également la «préoccupation» de Washington sur les affrontements violents qui ont eu lieu la semaine passée dans les camps sahraouis. «Nous sommes préoccupés par les affrontements violents, et c’est pourquoi nous continuons à soutenir le processus de l’ONU», pour arriver à une solution sur la question du Sahara Occidental, a souligné le responsable américain.
Hakim Aichiou
Le Carrefour d’Algérie, 18/11/2010

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