A El Aaiun, comme à Ramallah

Ni les discours répétés du Roi Mohamed IV, ni la propagande diffusée par le Chef du Gouvernement du Roi ne cachent la réalité des massacres perpétrés par la police et l’armée de sa majesté contre le peuple Sahraoui qui vit une occupation colonialiste marocaine depuis 1975. Seulement, toutes les intensifications des discours du Roi s’en prenant à l’Algérie, assisté par une médiatisation marocaine toute azimute et aussi par un vieux hebdomadaire maghrébin édité à Paris qui publie, cette semaine, une interview du défunt Roi Hassan II, qui déclarait que Tindouf était marocaine. Toutes ces sorties «burlesques» sont démenties par le peuple sahraoui qui est sorti dans les rues d’El Âyoune réclamant son indépendance et réprimé par la Police et l’armée royale. 

On imagine aussi et aisément les larmes de crocodile que diplomates et bien-pensants n’auraient pas manqué de verser dans les couloires des Nations-Unis à propos d’un policier qui a perdu la mémoire en faisant le voyage jusqu’à El Âyoune pour soi-disant négocier une soi-disante autonomie des Sahraouis. Les opérations de police et de l’armée marocaine, ont visé en priorité les quartiers des Sahraouis et non pas ceux des Marocains du sud venus agrandir la ville après la sinistre marche verte décidée par le Roi Hassan II en 1975. Ce peuple Sahraoui qui vivait déjà dans l’oppression et la barbarie royaliste a vu ses leaders arrêtés. 

Mais le monde entier a vu dans la ville d’El¨Âyoune un spectacle que l’on croyait appartenir à un passé révolu: rafles, bouclages de quartiers, regroupements de population, fermeture des accès par le fil barbelés pour contrôler les mouvements des citoyens surtout les enfants sahraouis. Une seule différence: la répression est dirigée par les autorités d’occupation, comme c’était la chasse aux Juifs pendant la deuxième guerre mondiale. Ce qui est sûr, dans ce nouveau feuilleton du Makhzen de Rabat, c’est que le gouvernement de Rabat devait se saisir des discours du jeune Roi pour déclancher une action répressive d’une violence inaccoutumée uniquement pour faire plaisir au Palais.

Toujours est-il que le fossé n’a pas cessé de grandir entre le peuple sahraoui et l’autorité d’occupation. Les divers épisodes de la révolte des citoyens Sahraoui à El Âyoune et les provocations auxquelles se sont livrés «les hommes du Roi» ont apporté de convaincantes illustrations qu’un peuple est prisonnier d’une colonisation marocaine sans aucune équivoque. Et qu’il n’avait aucune différence entre le peuple Palestinien occupé par ‘’Israël’’ et le peuple Sahraoui occupé par le Maroc. L’unique différence est les noms des villes – Là-bas, Ramallah et ici El Âyoune-. Quant au Polisario, comme hier, il demeure déterminé dans la revendication de l’autodétermination du peuple Sahraoui et la libération de tout le territoire du Sahara occidental occupé par le Maroc. Ainsi, le Président de la RASD n’a pas attendu pour demander de l’ONU la protection du peuple sahraoui dans les villes occupées.
B. Belkacem

La Voix de l’Oranie, 14/11/2010

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