Les conséquences de l’entêtement marocain quant à la question du Sahara Occidental étaient prévisibles depuis longtemps. Berné par on ne sait quelle vision et soutenu par certains pays occidentaux, le Maroc a fini par croire en sa position et sa force. Il a osé alors faire le pas et tenter une nouvelle fois de mater une population, qui refuse le colonialisme et ne cesse de revendiquer son indépendance.
Devant la résistance pacifique, le royaume a choisi de faire parler la force et la violence. Aujourd’hui, le Maroc est complètement isolé et surtout critiqué par tout le monde: gouvernements et organisations des droits de l’homme. Mieux, le Conseil de Sécurité qui se réunira mardi prochain, peut même l’acculer davantage. Pourtant, le Maroc n’a eu de cesse de montrer l’Algérie du doigt manipulant associations et médias, pour détourner l’attention de l’opinion internationale sur ce qui se passe réellement au niveau des territoires occupés du Sahara Occidental. Ce même Maroc qui n’hésite pas à faire de l’Algérie un bouc émissaire à chaque fois que le peuple sahraoui élève la voix, se trouve aujourd’hui à bout d’arguments. Le monde entier a vu les images et a compris.
La ville d’El Ayoun est devenue une ville fantôme, les forces de sécurité du royaume ont accompli leur sale besogne. Si le Conseil de Sécurité arrivera à une résolution contre le Maroc, la question qui se posera alors est la suivante: que fera Mohamed VI? Rien. Car pour l’obliger à changer de position, une pression internationale continue est nécessaire. Autrement, la boucherie d’El Ayoun sera de nouveau mise dans les oubliettes en attendant une nouvelle escalade, qui sera suivie à son tour par des condamnations et des critiques sans plus. Reste ce pendant que le roi et son makhzen ne pourront plus se servir de l’Algérie, pour redorer leur blason. Il y a au moins cela de gagner.
Bouhali Abdellah
Le Carrefour d’Algérie, 14/11/2010
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