Le sommet de toutes les incertitudes

Aura-t-il, n’aura-t-il pas lieu ce sommet de l’UPM, prévu pour le 21 novembre à Barcelone, après le «tour de table» entre les délégations des deux rives, tenu à Bruxelles le 8 octobre dernier ?

On a assisté à tout un ballet de «va-et-vient» et à une agitation diplomatique du ministre français des Affaires étrangères dans le but de faire fonctionner le secrétariat de Barcelone, installé lors de la réunion de 2007 à la naissance de cette union chère à Sarkozy. La France, après deux ans de pilotage de la présidence UPM, devrait passer le témoin à l’Espagne.
Malgré cette excitation diplomatique, M. Kouchner, son homologue égyptien et M. Moratnios, le ministre espagnol chargé des affaires de l’UPM, n’arrivent toujours pas à confirmer la tenue de ce sommet dans un contexte marqué par cette incapacité européenne à contraindre Israël de poursuivre les négociations avec des Palestiniens décidés à recouvrer leur souveraineté, y compris sur les territoires annexés après l’invasion de 1967. 


Consciente de cette tragédie qui gangrène les relations françaises avec les pays arabes, la France de Kouchner n’a pas hésité, ces derniers temps, à impliquer dans le plan UPM la chef de la diplomatie européenne, Mme Catherine Ashton, connue pour être «extrêmement préoccupée» par la colonisation de Jérusalem-Est, lors des derniers pourparlers et la non-reconduite du moratoire sur les colonies arrivé à échéance à la fin de septembre. 

En effet, Mme Ashton a vivement condamné le projet de colonisation, estimant qu’une telle initiative bloquerait tout effort de paix dans la région.

La détermination franco-espagnole au moment de cette provocation israélienne, d’envoyer leurs ministres des Affaires étrangères pour tenter de dissuader les Palestiniens de quitter la table des négociations, n’était pas fortuite dès lors que l’attachement de la France à l’Union pour la Méditerranée est considéré comme obsessionnel. 

Cette période, qui précède le grand budget européen 2013-2014, est cruciale pour l’UPM eu égard aux prochaines réformes de la politique régionale de l’Europe qui s’annoncent très difficiles. Le vieux continent affiche son désir de mettre en place une politique méditerranéenne commune. Une politique de gestion de crise qui souhaiterait faire parvenir une bonne coopération Nord/Sud avec un marché de plus d’un milliard de consommateurs.

Mais deux problèmes persistent pour faire aboutir ce fameux projet : le Maroc et Israël, deux pays, uniques au monde, qui ont toujours eu une phobie de la paix.
Le contexte factuel reste l’excellent interprète et laisserait entendre la complexité de la décision d’Alger de prendre part à cet éventuel sommet. 

A ce propos, la tournée de l’émissaire espagnol de M. Moratinos au Maghreb, reçu dernièrement à Alger par M. Ouyahia et M. Medelci, n’a pas été concluante au sujet de la décision de notre pays qui reste surtout préoccupé par la situation au Sahara occidental. Un problème évoqué lors de la visite de l’émissaire de Jose luis Rodrigue Zapatero.
Samir Méhalla

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