Assaut meurtrier contre Gdeim Izik : rassemblement de soutien au peuple sahraoui à Paris

PARIS, 13/11/2010 (SPS) Un rassemblement de soutien au peuple sahraoui a été organisé samedi après-midi place de la Fontaine des Innocents, au cœur de Paris, à l’appel de représentants de la société civile et de partis politiques français.

La contestation, initiée notamment par des associations défendant le droit des Sahraouis à l’autodétermination comme les Amis de la RASD et la Corelso, intervient suite à l’assaut lundi passé des forces d ‘occupation marocaines contre un campement de civils sahraouis près de la ville occupée d’El Aaiun, faisant des morts et des blessés.

« La mobilisation se poursuivra en terre française et ailleurs tant que les crimes et les agressions marocains se poursuivent contre le peuple sahraoui dans les territoires occupés « , a indiqué le représentant de la RASD à Paris, Omar Mansour.

Il a qualifié la dernière agression marocaine de « nettoyage ethnique », signalant qu’à ce jour on dénombre « des dizaines de morts et plus de 4500 blessés parmi les civils sahraouis « .

La tête serrée d’un bandeau noir, en signe de deuil, l’emblème national à bras-le-corps, Brahim Sabbar, un ancien militant des droits de l’homme au Sahara occidental, crie encore, en dépit du poids de l’âge, sa soif d’une liberté spoliée par l’occupant marocain.

Il était parmi la foule qui scandait, samedi après-midi au cœur de Paris, des slogans revendiquant « l’autodétermination du Sahara occidental, choix irremplaçable », lors d’un rassemblement organisé à l’appel de représentants d’associations et de partis politiques français pour « dénoncer les exactions marocaines au Sahara occidental » et appeler le gouvernement français à « jouer enfin un rôle dans la construction de la paix dans la région ».

« La manifestation d’aujourd’hui (samedi) est pour attirer encore une fois l’attention de l’opinion publique internationale sur la justesse de notre cause et appeler la France à cesser son alignement sur la thèse marocaine et ne plus faire obstacle à l’élargissement des prérogatives de la Minurso au respect des droits de l’homme dans les territoires occupés », a indiqué Brahim Sabbar.

Pour lui, l’assaut meurtrier de lundi dernier contre un campement de civils près de la ville occupée d’El Aaiun est « la preuve de la férocité du régime marocain » et renforce la thèse selon laquelle la mise sur pied d’un mécanisme indépendant de la Minurso est u’une « nécessité ». S’appuyant sur des « échos » qui lui sont parvenus des territoires occupés, il a affirmé qu’en plus de l’arrestation de militants de droits de l’homme sahraouis comme Naâma Asfari et Chikh Banga, des « centaines de personnes ont été transportées samedi par voie aérienne, tête cagoulée et mains ligotées, vers le une destination inconnue ».

« Nous portons la responsabilité des massacres aussi à l’ONU, à l’Union européenne et à l’Etat français qui, par leur silence, cautionnent la boucherie du campement de Gdeim Izik », s’est-il insurgé, appelant ces parties à « ouvrir une enquête pour s’enquérir des conditions de vie des Sahraouis dans les territoires occupés et condamner le Maroc pour ses violations des droits de l’homme ».

Il s’est, toutefois, félicité de la réaction de la Grande-Bretagne qui, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, a décidé d’envoyer une commission d’enquête au Sahara occidental.

« Nous appelons les autres nations à prendre conscience et rectifier leur position vis-à-vis de l’occupant marocain, en lui retirant ce statut avancé lui permettant de s’accaparer les richesses d’un autre pays qu’est le Sahara occidental ».

Secrétaire général de l’Association sahraouie des victimes des violations des droits de l’homme, Brahim Sabbar, a été porté disparu pendant dix ans (1981-1991) après avoir « été interpellé par les forces de l’ordre marocaines ».

Détenu politique pour « adhésion à une association non autorisée » et « manifestation sur la voie publique », il a été arrêté en 2006 pour être libéré en 2008.

La manifestation de samedi est la deuxième du genre qui se tient cette semaine dans la capitale française.

Mercredi, un rassemblement de Sahraouis et de représentants de la société civile française s’est tenu sur le parvis des droits de l’homme, place, Trocadéro à Paris, pour exprimer leur indignation contre l’agression marocaine. Les participants ont, par la suite, tenu un sit-in devant l’ambassade du Maroc à Paris.

Une lettre adressée au président Sarkozy l’appelant, au nom de l’ensemble des associations et des partis politiques ayant pris part au rassemblement, à intervenir auprès du conseil de sécurité de l’Onu pour  » faire respecter le droit international « , y a été lue par une avocate, amie de la RASD, Me France Weil. (SPS)

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