SAHARA OCCIDENTAL : Le roi s’en prend à l’Algérie

Tel père, tel fils. Décidément le roi du Maroc, Mohamed VI trouve un malin plaisir à vouloir coûte que coûte faire de l’Algérie une partie prenante au conflit qui oppose le Maroc au front Polisario. Malmené par les organisations non gouvernementales, les médias espagnols désormais inféodés à la droite et le silence assassin d’une Algérie plus que jamais riche et forte, le roi tourne autour d’un dossier qui à chaque sortie le fait retourner à la case départ.
A l’occasion du 35ème anniversaire de l’invasion du Sahara Occidental par les troupes marocaines sous la couverture de la marche verte, sans un discours prononcé avant-hier samedi, Mohamed VI a promis de dévoiler à la communauté internationale les affres de la répression, de l’intimidation, de l’humiliation et des tortures qui sont infligées à ses pseudo- compatriotes dans les camps de Tindouf. Quand le roi comprendra-t-il que le front Polisario existe bel et bien et que la République Arabe Sahraouie Démocratique est reconnue par la communauté internationale et qu’il s’agit d’un problème de décolonisation ?
«La communauté internationale et les organisations des droits de l’Homme doivent prendre leurs responsabilités en mettant un terme à la violation persistante des conventions internationales humanitaires par l’Algérie, a déclaré Mohamed VI », alors que cette même communauté s’élève contre la répression à outrance des Sahraouis sur leur propre territoire et le dernier assassinat du jeune Najem Garhi, tout juste âgé de 14 ans a mis en émoi la communauté européenne qui, désormais voit d’un mauvais œil les vacanciers complices tels le président français et le premier ministre espagnol. Fait marquant ces derniers mois, les Sahraouis des territoires occupés, s’érigent en réfugiés à l’intérieur même du Sahara. C’est dire leur solidarité avec les leurs, réfugiés en territoire algérien et en deçà du mur de la honte.
Le Haut Commissariat aux Réfugiés, intimidé justement par le Maroc qui persiste à faire croire que les réfugiés sahraouis de souche ne sont pas aussi nombreux comme le prétend le front Polisario, n’est pas prêt à recenser cette population qui s’agrandit de plus en plus et que les conditions de vie ne font qu’empirer malgré les efforts considérables de l’Algérie et de la communauté internationale consentis pour alléger les souffrances de tout un peuple déjà dominé et brimé auparavant par l’Espagne. Si les violations des droits de l’Homme sont monnaie courante au Maroc même, comment verrait-on les Sahraouis sous l’emprise d’un rêveur à l’empire chérifien ?
L’autonomie du Sahara sous la tutelle du Maroc, perçue comme de la poudre aux yeux par les autochtones, est une pseudo-reconnaissance des droits inaliénables à l’indépendance su peuple sahraoui conformément à la Charte de l’Union Africaine. La levée de bouclier entre Aminatou Haïdar, qui a fait une grève de la faim de 32 jours en Espagne l’été dernier, soutenue par le monde entier a montré la mauvaise réputation du royaume quant à la violation des droits de l’Homme et la faiblesse d’un régime monarchique aux abois et dont une grande frange de la population vit aux dépens de l’Algérie bien décidée à ne pas rouvrir ses frontières et que de jeunes marocains massés aux postes-frontières, le mois dernier, manipulés par les services de sa majesté, ont demandé la réouverture en scandant des slogans anti-algériens. Drôle de façon de procéder, mais l’Algérie silencieuse en tiendra surement compte.
L’exode continue en territoire sahraoui et les quelques 20 000 sahraouis, « fuyant » la répression, se retrouvent isolés du reste des leurs, sans aucun contact avec l’extérieur. Une manière de résister dans la non-violence, à la Ghandi, et que les autorités marocaines essayent d’étouffer en interdisant toute approche des camps d’où d’élève une colère sans précédent du peuple saharaoui. Les juristes européens ont qualifié de «critique» la situation de 10 à 20 000 citoyens sahraouis résidant dans les territoires sahraouis sous l’occupation marocaine illégale qui ont choisi l’exode, dans ces camps, pour exprimer leur résistance pacifique contre l’occupation, et ce, en raison du blocus sévère imposé à ces camps par l’armée et la police marocaines.
Reflexion, 8-11-2010

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