Le roi et ceux de ses copains possédant une riche expérience colonialiste savent à quoi s’en tenir, et c’est pour cela qu’ils continueront à considérer que l’autodétermination est aussi obsolète que l’ONU et que c’est bel et bien cette option qui constitue la principale «entrave» à la solution.
Christopher Ross , l’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental, a terminé hier sa tournée en redessinant le cadre de la solution par laquelle tout le monde doit passer mais que Rabat cherche à éviter… vainement. Le diplomate americain annonce un prochain round de pourparlers informels et dit mot pour mot que l’objectif est de «parvenir à un règlement politique juste, durable et convenu entre les deux parties, garantissant au peuple du Sahara occidental le droit à l’autodétermination, et ce avec l’appui des pays de la région, particulièrement les deux pays voisins». Et voilà ! L’autodétermination est si solidement plantée qu’aucun des arrache-clous alaouites n’arrive à l’arracher. Ni d’ailleurs les cocoricos du coq protecteur.
Le makhzen ne cesse de répéter que les populations sahraouies sont acquises au trône et qu’elles sont en constante rébellion contre le Front Polisario. Des déclarations contredites par ce qui se passe depuis une quinzaine de jours dans les villes occupées du Sahara occidental. Particulièrement dans la banlieue d’El-Ayoun, au camp de Gdeim Izik, théâtre dans la nuit de dimanche à lundi derniers de l’assassinat de Garhi Najem, un Sahraoui de 14 ans, tué par balle par les forces d’occupation alors qu’il acheminait des vivres à ses compatriotes assiégés. Le makhzen dit que les camps levés par les populations autochtones expriment des revendications strictement socioéconomiques. Mais à quoi doit-on s’attendre de la part de gens qui rejettent aussi spectaculairement leur condition, au cas où ils étaient appelés à un référendum d’autodétermination ?
Le roi et ceux de ses copains possédant une riche expérience colonialiste savent à quoi s’en tenir, et c’est pour cela qu’ils continueront à considérer que l’autodétermination est aussi obsolète que l’ONU et que c’est bel et bien cette option qui constitue la principale «entrave» à la solution. Une entrave à la guerre aussi tant qu’elle laisse de l’espoir, tant qu’elle n’est pas écartée. Du moins d’ici à la fin de 2011.
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 27/10/2010
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