El Garhi Najem, 14 ans, tué à Lâayoune (Sahara occidental) : Un mort, trois versions

Un mort, trois versions des faits. Trois versions contradictoires sont avancées pour expliquer le décès d’un jeune sahraoui, El Garhi Najem ould Feydel Souidi, 14 ans, tué dimanche 24 octobre à Lâayoune, au Sahara occidental par des tirs de la gendarmerie marocaine. Cet incident est survenu le lendemain d’une visite au Maroc de l’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental Christopher Ross dans le cadre d’une tournée régionale visant à relancer les pourparlers entre le Maroc et le Polisario.
La version de l’AFP
Citant une source proche des autorités locales, l’agence française raconte que l’incident a eu lieu après une échauffourée entre des jeunes et la gendarmerie. Celle-ci a tiré et tué l’adolescent. Cinq personnes ont été blessées et transportées à l’hôpital militaire de Lâayoune. Un témoin sur place a précisé à l’AFP que l’incident a eu lieu vers 20 heures locales alors que le groupe de jeunes tentait d’accéder à un campement dressé depuis le 19 octobre par plusieurs milliers de personnes. Plus de 5.000 habitants de Lâayoune ont dressé le 19 octobre des tentes à 7km de la ville, dans la direction de Smara (Sahara occidental), pour protester contre la détérioration de leur conditions de vie sociale.

La version du ministère marocain de l’Intérieur

Un groupe d’individus, parmi lesquels figure le dénommé «Ahmed Daoudi» , alias «Djija», recherché par la justice, a forcé, dimanche, un barrage de police, à Laâyoune. Selon les premiers éléments de l’enquête, indique la MAP, l’agence officielle marocaine, les individus en question étaient à bord de deux voitures. Une balle a été tirée à partir de l’un des véhicules, ce qui a contraint les forces de l’ordre à riposter. Le communiqué du ministère de l’Intérieur précise qu’une personne a été tuée et trois autres blessées lors de cet échange de coups de feu. Le dénommé «Ahmed Daoudi» a de multiples antécédents judiciaires. Il a été condamné en 1993 à deux ans de prison ferme pour vol qualifié, ébriété et atteinte aux mœurs. En 1999, il a été condamné à un an de prison ferme, assorti d’une amende de 1500 dhs (169 dollars) pour escroquerie, vol, coups et blessures. Le parquet général près la Cour d’appel de Lâayoune a ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire.

La version du Front du Polisario

El Garhi Najem a trouvé la mort sur le coup dans la voiture de type Nissan Pick-up qui le transportait et qui a été criblée de balles, alors que les sept autres blessés, dont son frère, un ancien prisonnier politique, El Garhi Daoudi, ont été conduits à l’hôpital. Les victimes ont été pourchassées par des gendarmes marocains à leur sortie de la ville pour être immobilisées à deux Kms du camp de exilés de Gdeim Izik.
DNA, 25/10/2010

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