Medelci : L'Algérie ne répond pas aux provocations marocaines

«Rien ne séparera le peuple algérien du peuple marocain et rien n’empêchera l’Algérie de défendre ses principes qui sont universels». 

C’est en ces termes, on ne peut plus clairs, que le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a résumé la position de la diplomatie algérienne face au conflit du Sahara Occidental et face aux «provocations» marocaines. Invité de la Radio nationale Chaîne III, Medelci, qui répondait à une question sur les récentes manifestations marocaines à la frontière avec l’Algérie, a rappelé une autre position de principe. 

L’Algérie «ne répond pas à la provocation» et sa diplomatie «ne réagit pas en dehors des institutions qui sont responsables de la gestion de ses relations avec les voisins, avec le Maroc en particulier». «Nous avons en Algérie une situation de très grande sérénité sur cette question-là (conflit entre le Maroc et le Front Polisario), parce que nous défendons les Sahraouis comme nous avions défendu, par principe, il y a plusieurs années, Timor-est», a-t-il rappelé. Le chef de la diplomatie a relevé que devant ces «attitudes» (provocations), les échos qu’il a eus, personnellement, à l’occasion de rencontres internationales, «indiquent bien que la position sage de l’Algérie est appréciée». «Nous ne répondons pas à la provocation. Ceci ne signifie pas que nous n’avons pas la possibilité de faire passer le message. Nous pouvons le faire sans avoir recours à des porteurs de banderoles», a-t-il dit. 

Prié de commenter les attaques contre l’Algérie, chaque fois que se déroulent des négociations entre le Maroc et le Front Polisario, et cette volonté d’impliquer l’Algérie, M. Medelci a noté que ce sont les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et de l’Assemblée générale qui soulignent clairement que l’Algérie n’est pas partie au conflit. C’est là, a-t-il ajouté, la meilleure réponse de la communauté internationale à ce sujet. Tout en soulignant le caractère fraternel qui lie l’Algérie au Maroc au niveau responsable, il s’est cependant interrogé sur l’existence à l’intérieur du royaume marocain «de leviers qui ne sont pas forcément liés à des décisions politiques au niveau le plus élevé, mais qui participent un peu à la confusion». 

Réagissant sur un autre dossier, celui des relations algéro-françaises, le chef de la diplomatie a estimé que l’Algérie et la France «ne peuvent faire autrement que de regarder vers l’avenir», mais cela ne signifie pas pour autant «dire n’importe quoi sur le passé». Mourad Medelci a souligné que les relations avec la France «sont en train de prendre une nouvelle tournure souhaitée par les deux parties», rappelant l’existence entre les deux pays d’une relation «stratégique». «Les situations tendues, mais relativement bien précises, que nous avons vécues au cours des derniers mois, ont laissé place à plus d’ouverture», a-t-il dit avant de rappeler les récentes visites de plusieurs responsables français en Algérie, dont celle de M. Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée, et de Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de la Justice, qu’il a qualifiée de «grande personnalité politique» et «amie de l’Algérie». 

Par ailleurs, et s’agissant de la situation au Sahel, le ministre a affirmé que l’Algérie entretient une coopération «positive» avec les pays de la région. «Nous sommes dans une situation de coopération tout à fait positive avec ces pays», a indiqué M. Medelci dans une réponse à une question de journalistes sur «des pressions» que subirait l’Algérie de la part des pays voisins, comme le Mali et la Mauritanie, au sujet de la situation dans la région du Sahel. «Il ne faut pas accorder trop d’importance à certaines déclarations rapportées par un nombre de médias, mais plutôt essayer de mettre le projecteur sur ce qui est entrepris directement au niveau des responsables et des institutions» de ces pays, a encore précisé le chef de la diplomatie algérienne qui s’exprimait en marge de la présentation de la Déclaration de politique générale du Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, devant les députés de l’APN. 
par Houari Bar

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