Pire qu'à Gaza !

12 000 personnes auraient déjà quitté les villes et troqué la vie citadine contre le dénuement total des «Camps de la liberté».

Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies, plaidait récemment, à partir du royaume, pour une amélioration des relations entre les deux pays voisins, l’Algérie et le Maroc. M. Ban ki-moon n’a jamais été avare de ce genre de plaidoiries qu’il sait pertinemment sans suite. « Ça ne mange pas de pain », comme on dit. En revanche, l’homme a pris soin d’éviter de parler ou même de faire ne serait-ce qu’une petite allusion aux choses révoltantes qui se déroulaient à ce moment, aux alentours de certaines villes occupées du Sahara occidental. Des lieux que rejoignent volontairement les populations autochtones par milliers depuis le 14 du mois courant. 

Pour dénoncer leur condition de colonisées avec son lot de discriminations et de misères ajoutées à la répression permanente. Une situation désastreuse maintenue sous embargo par le makhzen. 12 000 personnes auraient déjà quitté les villes et troqué la vie citadine contre le dénuement total des « Camps de la liberté ». Des camps de fortune, cernés par les forces marocaines, dans un siège qui s’avère plus inhumain que celui des sionistes à Gaza. Diverses sources sahraouies confirment que les gens du makhazen brutalisent les familles sur les lieux, y font des blesses et empêchent l’approvisionnement des camps en eau, en nourriture et même en médicaments. 

Une situation inacceptable qui a fait réagir les dirigeants sahraouis, notamment le président Mohamed Abdelaziz, pour saisir les instances indiquées. Mais plus inacceptable est le silence observé par les ONG et autres objecteurs de conscience qui vociféraient à qui mieux mieux sur l’affaire du « Mouseilima » sahraoui ou du policier traître si on préfère. Une atteinte aux droits les plus élémentaires des populations civiles sous occupation, au moment même où Ban Ki-moon fait ses politesses au commandeur des croyants, alors que Christopher Ross, son envoyé personnel pour le Sahara occidental, entame une nouvelle tournée dans la région. Un silence inexplicable qui gagne à ses auteurs le titre de complice. Un silence détestable, sauf peut-être pour Paris, seule capitale qui se risque à protéger au Sahara occidental, les atteintes… aux droits de l’homme.
M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)

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