Chahid El Hafed, 19/010/2010 (SPS) Le Président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a appelé le Gouvernement marocain à « ne pas rater » l’opportunité de la paix qu’offre actuellement la tornée de l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross dans la région, tendant à aplanir les obstacles dressés par Rabat pour des négociations devant permettre de régler pacifiquement le conflit conformément à la doctrine des Nations unies en matière de décolonisation.
Dans un entretien à El JazeeraNet publié mardi sur son site, le Président sahraoui a appelé le Gouvernement de l’Etat marocain à « ne pas perdre cette nouvelle opportunité pour la paix, engendrée par la dynamique diplomatique et politique actuelle et dans le prochain round de négociations entre les parties prévu à New York au début du mois prochain ».
Pour M. Abdelaziz, la visite de Ross « revêt cette fois une importance particulière » du fait qu’elle intervient à la suite d’événements politiques importants, dont la plus notable est la lettre adressée par Ross lui-même aux Amis du Secrétaire général des Nations Unies (la France, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Russie et l’Espagne), dans laquelle « il endosse au Maroc la responsabilité de l’obstruction des négociations, en raison de sa condition préalable de n’accepter sur la table des négociations que ce qu’il appelle la proposition d’autonomie ».
A cet égard, il a indiqué que les Sahraouis espèrent que la visite de Ross dans la région puisse contribuer à « faire pression sur le Maroc pour assouplir sa position, et mettre un terme à l’intransigeance dont il est attaché en permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination ».
Le Président Abdelaziz a averti le Maroc de « la responsabilité historique de la perte de cette occasion », estimant que si les prochaines négociations s’avèrent infructueuses, « la situation sera plus grave que ce qu’elle est aujourd’hui et bien plus encore ».
Le Président sahraoui a en outre révélé que le Polisario a présenté au Maroc, lors des négociations précédentes, des offerts et des concessions importantes dans le domaine des relations, économiques, stratégiques et de sécurité, si le référendum d’autodétermination débouche sur l’indépendance du Sahara occidental.
L’Envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, qui a entamé depuis Alger une visite dans la région, a déclaré que le statu quo caractérisant la question du Sahara occidental est « intenable à long terme étant donné les coûts et les dangers qu’il entraîne », à l’issue de l’audience que lui a accordée le président algérien, M. Abdelaziz Bouteflika.
Le Conseil de sécurité avait demandé, dans sa résolution (1871), au Maroc et au Front Polisario de poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général de l’Onu, « sans conditions préalables et de bonne foi », en vue de parvenir à une « solution politique juste, durable et mutuellement acceptable » qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.
Le Maroc et le Front Polisario ont engagé en juin 2007 des négociations directes, sous l’égide de l’Onu, dont quatre rounds ont eu lieu depuis à Manhasset, près de New York, et deux réunions informelles à Vienne et à New York, sans aboutir à une avancée réelle.
La dernière réunion informelle sur le Sahara occidental a eu lieu à New York, en février dernier, date à laquelle les parties ont réaffirmé leur engagement à poursuivre leurs négociations dès que possible.
Le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique. Il est considéré comme territoire non-autonome par l’Onu depuis 1966. (SPS)
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