Si la région n’avance pas vers la paix, cela voudra dire que le Maroc ne s’est pas départi de son intransigeance et qu’alors la guerre n’est plus à écarter.
A l’issue de sa rencontre avec le président Bouteflika, Christopher Ross, l’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental, jugeait «intenable» le statu quo qui caractérise le conflit du Sahara occidental, pays occupé militairement par le Maroc depuis 1975. Récemment à New York, Ban Ki-moon utilisait lui aussi le terme «intenable» pour qualifier le statu quo dans la Seguia El-Hamra wa Wadi Edhahab. Même Obama a recouru à ce terme pour qualifier, lui, l’autre statu quo dont souffre la Palestine occupée au Machrek. Des statu quo qui, s’ils défavorisent les peuples colonisés, avantagent deux agressions d’une même essence.
Christopher Ross ne s’est pas contenté de dénoncer le statu quo, l’homme a mis en garde contre les «dangers» qui en découleront fatalement, dans une région où l’entreprise AQMI se place comme un attire-mouches pour les oisifs et les désespérés du coin alors qu’elle se fait plus attractive pour les Camatte et autres investisseurs d’outre-mer. En vérité, tout le monde se dit conscient du danger, mais tout le monde campe sur ses positions.
Une situation qui réduit M. Ross à mendigoter un peu de «bonne foi» pour en terminer avec le sur-place et essayer d’avancer ne serait-ce que d’un tout petit pas pour espérer déverrouiller enfin les négociations maroco-sahraouies. Un petit pas que l’intransigeance marocaine ne permettra que lorsqu’il fera face à une pression internationale adéquate, comme ce fut le cas dans son bras de fer avec Aminatou Haïder. Donc, M. Ross préparera consciencieusement les échéances de novembre et de février afin de pouvoir remettre comme prévu un rapport à ses employeurs en avril prochain.
De quoi justifier son salaire, comme on dit. «A l’impossible nul n’est tenu.» Cependant, comme dit le proverbe, «celui qui n’avance pas recule». Et si la région n’avance pas vers la paix, cela voudra dire que le Maroc ne s’est pas départi de son intransigeance et qu’alors la guerre n’est plus à écarter. Le commandeur des croyants n’aura laissé que ce choix aux Sahraouis, à bout de patience. Une option sur laquelle prévoit de se prononcer le XIIIe congrès du Polisario qui doit se tenir avant la fin de 2011.
M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)
Le Jeune Indépendant, 19/10/2010
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