Sahara Occidental: Le recours aux armes pas écarté

Un haut responsable sahraoui a estimé hier à Mijek, dans la partie sud des territoires libérés au Sahara Occidental, que le retour à la lutte armée n’est plus à écarter pour le recouvrement de l’indépendance de ce territoire, annexé et occupé illégalement depuis 1975 par le Maroc. Membre du secrétariat national du Front Polisario, chargé des organisations politiques, Bachir Mustapha Sayed, le frère de Mustapha El Ouali, un des héros de la lutte de libération du peuple sahraoui, a affirmé que «le Maroc doit être convaincu» que les Sahraouis ont la volonté et les capacités pour reprendre le combat. »Que le Maroc de Mohamed VI soit convaincu que les Sahraouis ont la volonté, la décision et les capacités pour reprendre le combat», a-t-il précisé, cité par l’APS. 

Le frère de Mustapha El Ouali, un des martyrs de la lutte de libération du peuple sahraoui, a souligné, en marge des festivités commémoratives du 35e anniversaire de la Déclaration de l’union du peuple sahraoui, que «le contexte régional (actuel) doit être aidant. Si nous restons dans la situation actuelle, le Maroc a beaucoup plus de possibilité, grâce au soutien dont il bénéficie pour nous occuper et nous confiner dans cette situation d’attente». Pis, «le Maroc tire le maximum de profit de cette situation de statu quo», estime-t-il encore. 

Le 13e congrès du Front Polisario, prévu en 2011, devrait décider de la reprise de la lutte armée, interrompue en 1991, lors du cessez-le-feu entre les deux parties au conflit alors sous les auspices de l’ex-SG de l’ONU, Boutros Boutros Ghali. 

«Le 13e congrès du Polisario répondra à l’attente du peuple sahraoui et de ses espoirs», a encore affirmé Mustapha Sayed. L’impatience des Sahraouis quant à l’application du processus référendaire pour l’autodétermination au Sahara Occidental est patente. D’autant que plusieurs SG de l’ONU se sont succédé sans que la Minurso (Mission des Nations unies pour le Sahara Occidental) ne parvienne à mettre en place ce référendum qui déterminerait l’avenir politique de ce territoire en toute légalité. 

Après la nomination d’un diplomate américain par M. Ban Ki-moon pour débloquer la situation, celui-ci s’est très vite rendu à l’amère évidence : le Maroc ne veut ni coopérer avec l’ONU, ni négocier une quelque solution démocratique pour ce conflit. Lors de sa dernière tournée dans la région, et plus précisément à Rabat où il a rencontré le chef de la diplomatie du Maroc, M. Taïeb Fassi Fihri, M. Ross s’est rendu à l’évidence devant un discours à la limite «indécent». Ainsi, le Maroc n’entend plus se conformer aux résolutions de l’ONU sur la tenue d’un référendum au Sahara Occidental, jugeant cette option obsolète. M. Fassi Fihri l’avait répété à l’issue de ses discussions avec M. Ross. Il a déclaré que, pour le Sahara Occidental, le Maroc avait opté en faveur d’un statut de large autonomie sous sa souveraineté, et a affirmé que l’option de l’indépendance du Sahara Occidental est rejetée. «Les vieux schémas (référendum d’autodétermination au Sahara Occidental) sont définitivement écartés et l’indépendance est impossible». Des déclarations qui torpillent à l’avance tous les efforts du représentant du SG de l’ONU pour faire aboutir le processus de règlement de ce conflit. 

Pour les responsables sahraouis, il est ainsi évident que le recours aux armes n’est plus une éventualité à écarter pour imposer par la force l’indépendance au Sahara Occidental, puisque les organisations internationales, dont l’ONU, ne sont pas parvenues à imposer au Maroc de se conformer à la légalité internationale. 
Par Yazid Alilat

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