Un projet de décision, par lequel l’assemblée générale proclamerait la période 2011-2020 troisième décennie internationale de l’élimination du colonialisme, a été également adopté.
L’adoption de la résolution sur le Sahara occidental a été suivie par l’annonce de la tournée qu’effectuera l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, dans la région à partir du 18 octobre, en vue de parvenir à un règlement du conflit du Sahara occidental.
Lors de la dernière journée des débats au sein de la commission onusienne de décolonisation, plusieurs pays ont réitéré leur appel pressant pour parvenir à une «solution politique juste, durable et mutuellement acceptable» qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.
Dans son intervention, l’ambassadeur permanent de l’Algérie à l’ONU, Mourad Benmehidi, a souligné qu’en Afrique, le peuple du Sahara occidental attendait toujours de pouvoir exercer son droit à l’autodétermination dans des conditions de régularité, de liberté et de probité internationalement garanties.
Sur ce point, il a regretté que la question du Sahara occidental soit une question de décolonisation qui «n’a pas été dûment menée à son terme».
Seul un référendum libre…
L’ambassadeur algérien a fait valoir que les Etats d’Afrique ont œuvré avec constance au rétablissement du peuple du Sahara occidental dans ses droits.
«C’est-là tout le sens du message que l’Union africaine a voulu adresser au moment de la proclamation de l’année 2010, année de la paix en Afrique», a-t-il noté.
«L’Union africaine, assumant pleinement ses responsabilités au regard de la situation au Sahara occidental, a appelé à l’intensification des efforts en vue de la tenue d’un référendum pour permettre au peuple sahraoui de choisir entre l’option de l’indépendance et celle de l’intégration dans le royaume du Maroc», a-t-il relevé.
Faisant référence à la résolution 1754, adoptée en 2007 par le Conseil de sécurité en vue de relancer les négociations «sans conditions préalables» afin de sortir le conflit du Sahara occidental de l’impasse, M. Benmehidi a souligné que cette résolution reposait sur un équilibre nécessitant qu’une égale attention soit accordée aux propositions respectives du Maroc et du Front Polisario.
A ce propos, il a affirmé qu’il était bien connu que des divergences d’interprétation sur la finalité des négociations ont accaparé tous les efforts lors des quatre premières séries de négociations formelles. Cependant, a-t-il ajouté, à l’instar de la communauté internationale,
«l’Algérie se réjouit de la reprise en août 2009 et en février 2010 des pourparlers informels préparatoires destinés, avant de nouvelles négociations formelles, à aplanir les divergences qui n’ont rien d’insurmontable dès lors que les deux parties (Maroc et Front Polisario) ont initialement souscrit à l’objectif de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental».
M. Benmehidi a aussi rappelé que l’Algérie avait participé à ces pourparlers «en tant que pays observateur et voisin, conformément aux termes de référence établis par le secrétaire général».
Il a soutenu que l’Algérie apportera son soutien à la mise en œuvre de mesures permettant d’établir la confiance entre les deux parties et renouvelait son appel aux Nations unies et aux membres de la communauté internationale en vue de les élargir au domaine de la surveillance des droits de l’homme.
Soutien de l’Afrique du Sud, de l’Ouganda, de la Zambie et de l’Equateur à l’autodétermination
Au cours des débats sur la question de la colonisation du Sahara occidental, l’ambassadeur permanent de l’Afrique du Sud, Baso Sangqu, a déploré que 50 ans après l’adoption par l’assemblée générale de la déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, les Nations unies restaient engluées dans des délibérations sans fin sur le «fardeau honteux du colonialisme».
Il a ajouté que la promesse contenue dans la charte et la déclaration n’avait pas encore été pleinement respectée en ce qui concerne l’Afrique, du fait de la situation au Sahara occidental, «dernière colonie d’Afrique».
Il a souligné que l’Afrique du Sud était préoccupée par la poursuite de l’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc, rappelant les avis de la Cour internationale de justice (CIJ) et du conseiller juridique des Nations unies qui, tous deux, ont rejeté les prétentions territoriales du Maroc sur le territoire.
Il s’est également dit «inquiet» de la poursuite des violations des droits de l’homme au Sahara occidental, notamment celles perpétrées sous le couvert de la lutte contre le terrorisme, appelant en ce sens le Haut commissariat aux droits de l’homme à étudier «plus attentivement» ces violations.
«Nous trouvons étrange que le deux poids, deux mesures persiste lorsque des atrocités dans de nombreuses régions du monde sont condamnées, mais que le silence soit gardé sur celles qui sont commises au Sahara occidental», a-t-il martelé, en condamnant toute exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental qu’il a qualifiée d’«illégale».
Pour sa part, le représentant permanent de l’Equateur à l’ONU, Diego Morejon, a souligné le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
Le représentant de la Zambie, Muyambo Sipangune, a réaffirmé, quant à lui, son soutien aux plans de l’Union africaine et des Nations unies concernant le Sahara occidental, souhaitant que les efforts de la commission puissent accélérer le processus menant à l’exercice de l’autodétermination par le peuple du Sahara occidental.
De son côté, l’ambassadeur de l’Ouganda auprès des Nations unies, Ruhakana Rugunda, a constaté «avec regret» que le Sahara occidental soit le dernier territoire du continent africain dont la décolonisation n’a toujours pas été achevée.
Il a souligné que son pays appuyait le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination, tout en exprimant ses préoccupations pour les violations répétées des droits de l’homme au Sahara occidental.
En outre, il a également demandé au Maroc d’engager des négociations constructives qui ouvrent la voie à un référendum d’autodétermination, tout en réaffirmant le plein soutien de son pays à tous les efforts internationaux visant à éliminer toutes les formes de colonialisme.
Be the first to comment