«Voir c’est mieux que d’écouter»

Des images choquantes que Fihri niera sans doute, elles aussi, à moins de nous les raconter comme étant de la nouvelle vague des câlineries royales. 
Le Maroc nie en bloc les misères faites aux populations sahraouies dans les territoires sahraouis qu’il occupe militairement depuis 1975. Pas plus tard que jeudi passé, Taïb Fassi Fihri parlait des «soi-disant atteintes aux droits de l’homme», dans les territoires occupés. Il nie alors que désormais, les forces du makhzen y brutalisent les ressortissants de l’UE, même les artistes lorsqu’ils osent manifester leur sympathie aux autochtones. Non seulement il nie, mais il use et abuse du mensonge, et colle ses tares à la RADP qui préfère lui opposer un silence pas très très algérien, mais quand même assez éloquent. R
abat arrive toujours à dégoter des mercenaires politiques, particulièrement dans le monde occidental, prêts à témoigner pour assurer au monde que le makhzen n’est pas ce Lucifer hideux mais qu’il est le meilleur des anges. Mais qu’en sera-t-il maintenant qu’il y a El problemo, ce court métrage de 40 minutes réalisé clandestinement dans les agglomérations sahraouies sous occupation par une équipe de journalistes internationaux. 
Les scènes parfois insoutenables saisies grâce à une caméra cachée montrent toute la sauvagerie mise par les forces coloniales dans les représailles systématiques des populations autochtones. Des images choquantes que Fihri niera sans doute, elles aussi, à moins de nous les raconter comme étant de la nouvelle vague des câlineries royales. De dérisoires «bienfaits», diraient les maîtres colonisateurs. 
Mais comment réagissent les Sahraouis face à la brutalité du makhzen, face à l’occupation de leur pays, au pillage de ses ressources ainsi qu’au déni de leurs droits les plus élémentaires, dont celui de s’autodéterminer librement ? «Si le résultat de ce référendum (d’autodétermination, ndlr) sera l’indépendance, nous offrons alors au Maroc la possibilité de discuter des bases d’une relation bilatérale bénéfique dans les domaines économiques et de la sécurité, et ce comme un prélude à l’intégration du Maghreb», affirmait, jeudi dernier, le représentant du Polisario à l’ONU, Ahmed Boukhara. 
En fait, Boukhari ne dit pas autre chose que ce qu’avait dit le président Mohamed Abdelaziz au début des années 1990, lorsqu’il offrait au défunt roi Hassan II un partenariat privilégié en cas de victoire référendaire sahraouie.
M. Z. ( mohamed_zaaf@yahoo.fr)
Le Jeune Indépendant, 9/10/2010

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