Qui pourrait imaginer un seul instant que les relations Algéro-russe soient frappées par un coup de froid sans qu’elles ne rebondissent immédiatement après ? Personne bien entendu. Entre Alger et Moscou, certes, ce sont des relations économiques très solides, notamment en matière d’armement, de formation et d’échanges d’informations sur autant de secteurs vitaux, mais n’en demeure pas moins que ces relations sont empruntes d’un cachet très particulier. Car il ne s’agit pas seulement de coopération entre deux états souverains, mais d’une relation solide entre des hommes.
Des hommes qui ont scellé à tout jamais une alliance éternelle, telle une forteresse érigée de manière à faire face à toutes les tempêtes. Et les exemples n’en manquent pas. On peut citer le coup de froid qui a frappé les relations algéro-russe concernant le dossier des Mig, qui ont provoqué le courroux des autorités algériennes. Mais cette brouille n’a pas eu d’effets susceptibles d’altérer ce qui a été construit entre les deux pays depuis plus de quarante années. Plusieurs raisons peuvent être évoquées en ce sens.
Les relations historiques entre les deux pays – Le pacte stratégique Alger-Moscou signé en Avril 2001 entre le président Bouteflika et son homologue russe Vladimir Poutine – L’alliance Sonatrach-Gasprom qui a fait un tollé en Europe – Les investissements russes dans le cadre des IDE etc… Toutefois, ce qui se passe entre Alger et Moscou est surveillé d’un œil vigilant des Etats-Unis et de la France. Si à Washington, cette coopération est examinée à la loupe qui craint bien sûr la constitution d’un axe Alger-Moscou sur la base de celui existant entre les Russes et les Iraniens, notamment dans le domaine militaire et nucléaire. Pour la France, c’est tout un autre registre, l’Elysée considère le plateau de l’Afrique du Nord comme chasse gardée et ne peut tolérer une quelconque intrusion, quoique son influence a beaucoup diminué dans la région.
La politique de Sarkozy en matière d’immigration, l’identité nationale, la sécurité et enfin celle de la déchéance de la nationalité aux étrangers qui l’ont obtenue les dix dernières années, sont autant de facteurs à l’origine du coup de froid dans les relations Algéro-françaises. Cette dégradation des relations a eu des conséquences logiques sur les relations extérieures des deux pays. Pour sa part l’Algérie a toujours su garder son indépendance vis-à-vis des puissances occidentales, d’où cette diversification dans les relations économiques. Pour les autorités algériennes, il n’est pas question d’être à la merci d’une quelconque puissance étrangère. La visite qu’effectue en ce moment le président Russe Dimitri Medvedev, s’inscrit dans la recherche de nouveaux moyens d’intensifier la coopération commerciale et économique, notamment dans les secteurs pétro-gazier, militaire et technique, métallurgique, industriels et dans la construction d’ouvrages civils. C’est une alliance pour l’éternité.
Réflexion, 7/10/2010
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