Jai exigé que le nom de ce demandeur dasile me soit communiqué, mais Mekaoui refusa net, arguant que lintéressé ne veut pas pour le moment être connu, pour des raisons de sécurité. Il ma refilé toutefois un numéro de téléphone, -un Djezzy- et jai appelé le Monsieur, qui, de toute évidence, attendait ce coup de fil. Avec un accent proche de celui dAnnaba, il me confirma larrestation et le bombardement, et me donna limpression quil connaissait bien les casernes algériennes et les rudiments de larmée. Plus tard, ce personnage quitta le circuit, et évidemment, on na jamais su plus sur lui, parce que tout simplement, il na jamais existé en tant que refugié politique&
Ce genre de création dinformations fictives est monnaie courante dans la guerre du renseignement marocain contre lAlgérie, et je voudrais ici vous en relater une, spécialement une, dont je fus malgré moi lagent de propagation, après que je fus mystifié par un site dont on a parlé auparavant : il sagit de « Algeria Times ». Lorsque je découvris le pot-aux -roses, je préférais garder le silence jusquà ce que tous les atouts soient réunis de mon coté pour dévoiler la chose.
Le 4 aout 2009, le site publie une information concernant linterpellation de cinq leaders du Polisario, dont le ministre délégué Mohamed Yeslem Yebset. Linformation fit grand bruit. Juste après, une autre information publiée le 10 aout 2009, sous le titre de « des véhicules du Polisario en contact avec la « katibat des Molathamine » ont essuyé des tirs de la part de laviation militaire algérienne, lequel raid a fait huit morts. Cette information trouva écho auprès de la presse marocaine, mais pas autant que la première.
Je reçus linformation de larrestation du ministre délégué de la part dAbderrahmane Mekaoui, un professeur à lUniversité Mohamed V, à Casablanca, qui mavait demandé de faire fonctionner mon site pour entamer des recherches le concernant. Aussi, lui demandai-je de tempérer afin de connaître pour plus de crédibilité les sources de cette information. Mon interlocuteur me cita sa source : un Algérien récemment arrivé en juillet 2009- au Maroc pour demander lasile politique. Jai exigé que le nom de ce demandeur dasile me soit communiqué, mais Mekaoui refusa net, arguant que lintéressé ne veut pas pour le moment être connu, pour des raisons de sécurité. Il ma refilé toutefois un numéro de téléphone, -un Djezzy- et jai appelé le Monsieur, qui, de toute évidence, attendait ce coup de fil. Avec un accent proche de celui dAnnaba, il me confirma larrestation et le bombardement, et me donna limpression quil connaissait bien les casernes algériennes et les rudiments de larmée. Plus tard, ce personnage quitta le circuit, et évidemment, on na jamais su plus sur lui, parce que tout simplement, il na jamais existé en tant que refugié politique&
Je demandais alors dentrer en contact avec des Sahraouis, pour connaître plus sur ces deux informations. Mekaoui me refila le numéro de quelquun qui s »appelait Ould Mohamed, qui se faisait passer pour un des proches de Mostafa Sayed. Il jura que larrestation du ministre délégué est réelle, et précisa : « La police du Polisario a resserré létau sur les personnes suspectes, ou qui avaient des velléités pour rejoindre le Maroc, le mettant littéralement sous contrôle ». Un autre personnage sahraoui, parlant avec laccent des Sahraouis, mappela, avec un numéro algérien, et me confirma lincident.
Cest alors que je pris la décision de publier les informations telles quelles mont été relatées par Mekaoui. Un grand écho donna suite à cela, et je fus invité par « Médi Sat1 », le 19 aout 2009. Je confirmais en direct les informations, et mon intervention fut diffusée, mais certaines parties ont été supprimées. Plus tard, lorsque je fus extorqué de mon site, jessayais de faire comprendre aux gens que je navais plus de lien avec ce site, qui continua à utiliser mon nom, mais en vain.
Tous les contacts ont été rompus avec moi, et Mekaoui ne me répondait plus au téléphone&
Ceci est un résumé de notre volet sur la « fabrication de linformation » par les services de renseignement marocains. Linformation est dabord, diffusée. Par la suite, elle trouve tout un circuit pour lui faire des échos dans le sens voulu. Le site cité, « Algéria Times » reste encore algérien, et cest ce qui apparaît toujours dans des journaux marocains comme « Al Alam », organe du parti au pouvoir.
Pour rappel, Ahmed Ould Souilem, qui a retourné casaque pour se jeter dans les bras des renseignements marocains, avait lui-même, affirmé que le site « Algeria Times » est dirigé par les services des renseignements algériens. Toutefois, dès que le Makhzen leusse mis au courant que le site a été rattaché à eux, ce même personnage a commencé à lencenser en long et en large.
Par Anouar Malek/Version française O.F.
Echourouk Online, 6/10/2010
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