Sans faire ni tapage, ni publicité, le Centre des études stratégiques dEl Chaab simpose comme un «centre de réflexion» de premier plan.
Pour la journée dhier, lAfrique était au menu. MM. Makhlouf et Saheb, deux enseignants de lInstitut des sciences politiques de lUniversité, se sont relayés sous la direction du professeur Berkourk pour présenter les approches du développement et de la paix dans le continent devant une assistance très au fait de la chose africaine. Dont M. Abdelaziz Belkhadem.
Les deux intervenants nont pas hésité à sinterroger sur le devenir du Continent noir qui aligne de tristes records à lheure des ensembles régionaux dau moins 500 millions dhabitants et du forcing néo-colonial sur les richesses de son sous- sol. Comme celui de concentrer 14 conflits internes, dont 80% des victimes sont des civils, plus de la moitié de sa population (58%) vivant en dessous du seuil de pauvreté ou la majorité des pays les moins avancés dans le monde.
Un état de fait qui rend hypothétique lavenir du Continent qui se voit, après avoir été colonisé, imposer un modèle de développement qui encourage le transfert des richesses du Sud au Nord.
Que faire ? sinterroge lassistance très soucieuse des derniers développements au Sahel avec toutes les ingérences annoncées et des conséquences du référendum prévu en janvier prochain au Sud-Soudan sur le principe de lintangibilité des frontières chères à lUnion africaine. LAlgérie, rappellent les conférenciers, préconise linitiative du Nepad qui pose le droit des peuples du Sud à un développement (économique, social, politique et culturel), une stabilité politique et&un nouvel ordre économique international depuis 1974. Deux «initiatives» qui semblent nécessaires mais pas suffisantes pour permettre au Continent noir de rattraper son retard sur le Nord.
Certains évoquent comme maillon manquant à lAfrique qui a vécu les années 60 comme celles des indépendances, des coups dEtat, et celles de 90 comme celles des réformes politiques, la démocratie, dautres, la répartition juste des revenus nationaux. Quelques participants au débat nont pas caché leur scepticisme. Pour eux, le Continent qui renoue avec le tribalisme et la piraterie maritime du moyen-âge, assiste impuissant à la disparition dun Etat, la Somalie, qui va vers une implosion.
Horizons, 4/10/2010
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