A l’heure de la mondialisation qui s’apparente fort à une marchandisation du monde, la peur de l’avenir ne cesse de se répandre et un profond malaise semble être partout comme pour redouter l’éminence d’un vent porteur d’un virus fatal qui soufflerait partout et dans tous les sens. Il faut bien croire que nous sommes au coeur d’une crise sans pareille et les signaux économiques ne sont guère rassurants pour voir endiguer cette déferlante vague de pessimisme qui s’abat particulièrement sur les populations fragiles qui doivent comme à l’accoutumée faire face aux redoutables épreuves dictées par cette fameuse mondialisation que les plus avisés de ce monde jugeaient incontournable.
Pourtant, le monde semble brutalement se réveiller, d’un profond et insoucieux sommeil pour découvrir une nouvelle réalité qui dévoile de jour en jour son impitoyable visage.
Sans avoir eu le temps nécessaire pour comprendre ou imaginer, peu soit-il, les tenants et les aboutissants de cette affaire du XXI siècle à savoir cette mondialisation qui croise une farouche contestation sur son parcours, il faut bien se rendre compte qu’elle n’augure rien de bon pour un continent volontairement marginalisé comme l’Afrique déjà sous les coups de boutoir du FMI et qui semble bien condamné d’avance et par contumace à subir les affres conséquences de la faillite des systèmes économiques.
Bien vrai qu’il est bien une tâche ardue d’expliquer d’abord et de faire admettre ensuite à ce jeune enfant du Ghana qu’il doit malheureusement subir les effets ravageurs de la crise américaines des subprimes.
Comment faire concevoir à ce jeune qui manifeste quotidiennement dans les rues d’Athènes que la crise que traverse son pays a pour origine les faillites d’établissements financiers ?
Que peut-on comprendre soi-même de la crise mondiale du crédit ou de la mondialisation tout court ?
Il faut bien prendre conscience que le monde n’est plus maître de son destin car ce dernier est bien lié aux règles de l’économie mondiale et de ces agences de notation qui sont là pour souffler sur les braises.
Il en résulte incontestablement que le processus de mondialisation, qui érige le profit économique en objectif suprême, réduit l’homme à n’être qu’un consommateur ou un producteur.
Ainsi, le fossé s’élargit irrémédiablement entre un nombre croissant de populations engluées dans les difficultés économiques et les puissants groupes d’individus ou de sociétés riches.
Dés lors, comment ne pas déplorer cette mondialisation qui se développe en dehors de toute légitimité démocratique ???
Par ailleurs, les analystes et les prévisionnistes ne cachent guère leur pessimisme et on comprend vite que nul mesure et de nature soit-elle ne pouvait prémunir les états faibles des cruels conséquences d’une telle crise. En mettant l’index sur la vulnérabilité des systèmes, on nous fait constater , au grand jour, l’impuissance des puissants devant des lobbies des grandes multinationales qui excellent dans le savoir d’asservissement des plus récalcitrants pour servir et assouvir leurs ambitions morbides du profit et rien que le profit.
A tord ou à raison, aux yeux même de ces peuples des pays dits riches, la mondialisation est la mère enfantatrice de la gravissime et surprenante crise économique et sociale sinon quel sens donner aux mines tristes et désolées qu’affichent sans gêne ces décideurs de la planète devant leur impuissance à répondre aux attentes légitimes de leurs administrés ?
« Hélas, le sort de l’humanité échappe des mains bien-veillantes et le monde n’a guère d’horizon fleurissant à offrir… Ce monde doit réagir vite pour ne pas voir son deuxième genou à terre. Ainsi, il est un impératif urgent de faire renaitre la solidarité humaine de ses cendre et miser sur elle comme seule et unique capital ayant valeur universelle sûre en mesure de faire face aux nombreux et sérieux défis de l’heure » me confiait Cheikh Mohamed Mae Elaynine, cette remarquable personnalité marocaine qui vient de fonder et de présider le Forum Mondial pour la Solidarité Humaine et Avenir.
En effet, il est temps, pour tous, de bien agir pour servir la cause des populations déshéritées et s’atteler à susciter un réel espoir du meilleur sans lequel le chaos frappera vite et sans complexe aux portes de nombreux pays soumis déjà à l’une des plus graves périodes d’austérité.
Bien vrai que ces peuples, qui n’ont que dieu pour prier pour eux, tournent désormais le dos au monde des politiques qui prédisaient que le monde n’allait qu’être meilleur au lendemain de la fin de la guerre froide qui devait enterrer toutes les haches de guerre.
L’histoire ne risque pas de se répéter en raison des mêmes causes ??? La cause des deux dernières guerres mondiales ne répondait pas au nom : de crise ???
A l’heure, Le sentiment d’injustice continue de s’emparer de tous et rien, pour le moment, ne laisse entrevoir l’espoir de voir convenablement remédier à la gravité et à la complexité de cette mondialisation qui ne se distingue q
ue par ses effets négatifs et pervers qui ne peuvent que promettre un triste horizon à l’humanité.
Il y a fort à redouter que cette crise économique mondiale qui parait inéluctable est bien celle qui ne cesse d’engendrer par-ci par-là des crises politiques dont le gravissime risque et de voir provoquer une véritable crise morale qui contredira, encore une fois, le faible espoir des faibles que nous sommes tous.
Abdelyazid Sadat, Penseur algérien
Le Maghreb, 3/10/2010
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