Une étude israélienne mise sur les militants amazigh pour promouvoir un climat de normalisation au Maroc

L’État juif mise sur les militants amazigh [berbères] au Maroc pour promouvoir un climat de normalisation entre les Arabes et Israël. Après qu’il a réussi à infiltrer ces milieux, qui demandent ouvertement une normalisation, certains d’entre eux ont appelé à une alliance israélo-amazigh «contre les Arabes».

Les dernières tentatives en ce sens ont consisté à essayer d’amener des groupes se réclamant de l’amazighité à prendre parti pour l’ex-soldat israélien Noam Nir, qui possède un restaurant dans la ville d’Essaouira. Ce dernier avait accusé d ‘antisémitisme des militants de l’Association marocaine des droits de l’homme, qui avaient scandé publiquement des slogans contre le régime sioniste et de solidarité avec le peuple palestinien.

Mais les [véritables] militants amazigh ont répondu au défenseur du sionisme Noam Nir par une série de déclarations affirmant leur soutien aux militants des droits humains et au peuple palestinien contre le sionisme.

Une étude israélienne récente, publiée par le Centre Moshe Dayan de l’Université de Tel-Aviv, fin août, révèle les projets d’Israël de pénétrer le mouvement amazigh et ses investissements pour accélérer le processus de normalisation dans les pays de l’Union du Maghreb arabe. L’étude souligné que le principal obstacle à la normalisation dans la région est en grande partie constitué par les mouvements islamiques et nationalistes, qui mettent la pression sur les régimes de la région pour mettre fin à la voie de la normalisation avec Israël. La stratégie israélienne pour relever ce défi est de parier sur les composantes non-arabes pour opposer au message des mouvements islamiques et nationaliste un discours différent.

L’étude suggère quatre éléments de base pour ce plan : une rupture des liens avec la culture arabo-islamique, une adhésion au modèle occidental et une défense de ses valeurs, une concentration sur les problèmes internes réels, et enfin l’abandon de l’idée d’hostilité à Israël, idée enracinée dans le patrimoine historique et culturel, au profit d’un concept de proximité entre Israël et les Amazigh.

Des militants amazigh ont visité l’État juif, lequel a multiplié les efforts pour qu’ils renoncent à leur hostilité à son égard et qu’ils poussent à une normalisation des rapports dans la région. Il a également annoncé la création d’associations d’amitié et de fraternité entre Amazigh et Juifs à Agadir et Al Hoceima.

L’étude révèle de nouvelles données sur la voie de la normalisation des relations entre Israël et les pays du Maghreb arabe, et a souligné que le Maroc, en dépit de la guerre du Liban, de la guerre à Gaza puis de l’attaque contre la Flottile de la liberté, maintient des relations économiques et commerciales avec Israël. L’étude identifie les domaines dans lesquels la coopération économique israélienne avec le Maroc est active : la sécurité et l’administration, la gestion de l’eau, la technologie de l’énergie solaire et de l’information et le tourisme. Elle signale d’importants progrès dans la normalisation du tourisme, soulignant que le Maroc retire de grands bénéfices dans ce secteur.

L’étude note que le conflit sur la question du Sahara entrave les progrès de la normalisation d’Israël avec l’Algérie, que le lobby israélien à Washington fait pression pour l’augmentation de l’aide usaméricaine au Maroc, et également pour soutenir la position du Maroc au Sahara (Sahara Occidental, ndds), afin d’accélérer la voie de la normalisation et de l’étendre à d’autres secteurs. L’étude recommande qu’Israël trouve une solution à la question du Sahara afin de réduire les critiques à son encontre de l’Algérie, pour son soutien au Maroc.

Selon le journal marocain At Tajdid, les positions internationales sont multiples et les visions des enjeux sont divergentes, mais elles concordent sur l’importance de la carte amazigh pour renforcer l’influence étrangère, la politique d’ingérence et les liens avec les positions des pouvoirs forts.

Le journal expose « les éléments du projet israélien d’entrer dans l’équation après l’avoir gardé caché dans le passé ; le pari fait sur le discours amazigh pour contrer les Arabes et les Musulmans au Maroc et la présence de deux acteurs civils amazigh disposés à engager la normalisation. » Il suggère en outre que «le phénomène de la normalisation de la part des Amazigh est un phénomène marginal et superficiel ne diffèrant pas des autres types de normalisation, qui concernent diverses structures et composantes de la société marocaine, mais avec la dose d’excitation propre aux Berbères ».

Le journal ajoute que le discours israélien fait fi de la vérité historique et de la réalité marocaine, reflètant une profonde ignorance des positions réelles des Amazigh, dont certains ont vendu une image trafiquée et irréelle de la tendance amazigh à la normalisation. Ce discours vise à faire des Amazigh le maillon faible de la normalisation avec le Maroc. Cette vision se fonde sur les déclarations et attitudes d’une minorité résolument marginale, qui n’a aucune légitimité à parler au nom des Amazigh et à les représenter.

Ce pari est perdu d’avance et ne constituera en fin de compte pas la carte maîtresse dans la guerre psychologique israélienne contre la région.

Source : Tlaxcala, 17/9/2010

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