Au moment où le chef de l’Etat a rappelé le droit du peuple sahraoui à se prononcer sur son indépendance à travers l’organisation d’un référendum, des sénateurs français se mobilisent pour soutenir le projet marocain.
Le message du président de la République a été délivré du haut de la tribune des Nations unies. Il a pris à témoin la communauté internationale. Le peuple sahraoui est privé de ses droits depuis plus de trente-cinq ans. «Alors que nous fêtons, cette année, le 60e anniversaire de l’adoption de la résolution 1514 qui a consacré le principe de l’affranchissement des peuples opprimés du joug colonial, dans un contexte marqué par la fin de la deuxième décennie internationale de l’élimination du colonialisme, nous constatons, hélas, la persistance de territoires non autonomes, dont les populations aspirent toujours à l’autodétermination.
A ces fins et conformément à ses responsabilités et ses devoirs, l’Algérie demeure disposée à apporter son plein soutien aux efforts de l’ONU visant à résoudre le conflit du Sahara occidental», a déclaré le président de la République. Si cette déclaration s’apparente à une position de principe, elle rappelle par ailleurs que l’Algérie qui a vécu pendant cent trente deux ans les affres d’une colonisation féroce a, sans varier, soutenu tout à fait naturellement tous les mouvements de libération à travers la planète. Les causes des peuples épris ont toutes trouvé asile et racine à Alger. Elles ont été soutenues sans coup férir jamais au détriment de la légalité internationale.
Abdelaziz Bouteflika a tenu à faire du respect du droit international, la pierre angulaire de son discours: «C’est pourquoi nous réitérons notre soutien à la mission et aux efforts de l’Envoyé spécial, Christopher Ross, ainsi que notre attachement à la dimension des droits de l’homme et à la nécessité de sa prise en charge par le Conseil des droits de l’homme et les mécanismes universels en la matière. Il est indispensable que la communauté internationale assume sa pleine responsabilité envers le peuple du Sahara occidental, conformément aux dispositions pertinentes de la Charte des Nations unies, afin de parvenir à une solution politique juste qui permettra au peuple du Sahara occidental d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination au moyen d’un référendum», a ajouté le chef de l’Etat.
Que représente la charte des Nations unies ainsi que la résolution 1920 votée et adoptée le 30 avril 2010 pour la France? Pas grand-chose pour certains élus du Palais du Luxembourg qui ont décidé de se mobiliser auprès des «instances internationales» en faveur du projet marocain d’autonomie. L’initiateur de cette démarche a appelé l’Algérie et le Front Polisario à faciliter les négociations autour de ce projet salué par la communauté internationale comme étant sérieux et crédible, a rapporté dans une dépêche mise en ligne, le 28 septembre, l’agence de presse officielle marocaine MAP.
«Plusieurs facteurs nous poussent à soutenir ce projet et notre visite aux provinces du Sud n’a fait que confirmer notre conviction à cet égard. Nous estimons que c’est une initiative positive qu’il faut encourager, d’abord parce que toutes les solutions proposées par le passé, y compris le référendum d’autodétermination, n’ont abouti à rien» a déclaré Christian Cambon, élu UMP au Palais du Luxembourg après la visite qu’il avait effectuée à la tête d’une délégation d’une dizaine de sénateurs français dans les territoires occupés du Sahara occidental. Paris a choisi de semer la zizanie au moment où le chef de l’Etat a rappelé, dans son discours à la 65e session de l’Assemblée générale de l’ONU, le droit du peuple sahraoui à se prononcer sur son indépendance à travers l’organisation d’un référendum.
Mohamed TOUATI
L’Expression Online, 29/9/2010
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