Les colloques et séminaires se suivent, les descentes de police sont ininterrompues et les saisies aux frontières sont de plus en plus nombreuses, mais le fléau persiste : la drogue continue à faire des ravages. Avec un centre national de lutte contre la toxicomanie, sous la houlette dun magistrat compétent, Sayah, très efficace autant pour létude que pour la sensibilisation, et des corps constitués (police, gendarmes et douaniers) toujours vigilants et en éveil bref, devant tous ces efforts des pouvoirs publics, lobservateur est fondé à penser que le trafic et la consommation de drogue, notamment le cannabis (chira pour les intimes) nauraient plus droit de cité sous le ciel algérien.
Cest compter sans la voracité de trafiquants mafieux (on ne parle évidemment pas du dealer du coin de rue) qui utilisent des moyens impressionnants, (et parfois des réseaux de complicité tentaculaires) qui, à chaque fois quils reçoivent un coup quon croit mortel, se relèvent et se reconstituent encore plus forts. La calamité est dautant plus grande que notre voisin de lOuest, le Maroc pour ne pas le nommer, ne se gêne nullement pour écouler chez nous sa camelote, dangereuse à tout point de vue pour notre jeunesse. Il est vrai, soit dit en passant, que cette drogue, nétant pas «dure», est tolérée dans certains pays, voire carrément dépénalisée, mais nous nen sommes pas là.
Revenons au constat : le maximum est déployé pour contrecarrer ce fléau, dans tous ses versants, et pourtant il ne faiblit pas, mais au contraire la consommation samplifie. Que faire ? Il ny a dautre voie ni dissue que dans la sensibilisation. Même si ce dernier terme est galvaudé, cest lunique moyen de faire toucher du doigt les ravages causés par le cannabis, peut-être pas directement, mais comme antichambre à des drogues plus dures, qui commencent au demeurant à simplanter dans «le milieu» des toxicomanes. Cest lignorance du danger à venir qui fait franchir au jeune le premier pas de la première bouffée de «shit». Le moyen le plus efficace, la télé, est pour le moment silencieux sur le sujet. Jusquà quand ?
Nadjib Stambouli
Le Jour d’Algérie, 28/9/2010
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