Plusieurs centaines de personnes organisent un sit-in de dénonciation à Salé
Plusieurs centaines de personnes venues des quartiers défavorisés de la ville de Salé (Rabat) et de plusieurs villes du Royaume se sont rassemblées devant les locaux du commissariat de Hay Salem pour dénoncer la torture et la mort de Fodail Abrkane des suites d’actes de répression, a-t-on appris à Rabat.
En présence de femmes, hommes, jeunes et vieux, les participants à ce sit-in organisé vendredi devant les locaux du commissariat où le jeune avait succombé, ont revendiqué le droit à la vie et appelé les autorités concernées à enquêter sur «ce crime affreux». Les manifestants ont arboré des pancartes et banderoles de solidarité avec la famille de la victime et exprimé leur rejet de toutes les formes de torture au Maroc d’aujourd’hui.
Ils ont également appelé à la poursuite judiciaire des responsables de la torture et de la mort de Fodail Abrkane. La mort de ce jeune Slaoui (habitant de Salé) témoigne des résistances anti-démocratiques qui traversent actuellement le Maroc, ont tenu à affirmer les manifestations ajoutant qu’ils «refusaient un retour en arrière et qu’il était temps de mettre fin à ce genre d’atrocités».
Un jeune membre de la Jeunesse de l’union socialiste des forces populaires (USFP), a déclaré à la presse que l’initiative de l’organisation de ce sit-in visait à «alerter l’opinion publique pour qu’elle se mobilise contre la torture dans les commissariats». «A travers cette protestation, nous comptons faire entendre la voix des jeunes et celle de la jeunesse qui appellent à ce que soit mis fin à la torture au Maroc» a souligné un autre jeune de Salé avant d’exclamer «nous sommes tous des Fodail Abrkane». Par ailleurs, une grande mobilisation a été initiée au niveau de Facebook où a été créée une page intitulée « nous sommes tous des martyrs de la torture comme Fodail Abrkane». Dans ce réseau social du web plusieurs centaines d’adhérents ont exprimé leur écoeurement face à ce crime qualifié d’odieux et affiché leur solidarité avec la famille de la victime.
Fodail Abrkane, rappelle-t-on, est mort samedi 18 septembre après avoir subi les affres de la torture au commissariat de Salé. Agé de 37 ans, il ne souffrait d’aucune maladie, selon ses proches. Il a été arrêté la veille de l’Aid El-Fitr par la police sous l’accusation de consommation de cannabis avant d’être libéré 48 heures après. Convoqué plusieurs fois au commissariat, situé à quelques mètres du tribunal de première instance, la victime a été accusée d’outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions avant qu’il ne soit torturé.
Son frère Mustapha a témoigné devant la presse qu’il a vu, lors d’une visite rendue à son frère au commissariat, des agents qui frappaient Fodail devant tout le monde en plein couloir.
Source : L’Echo d’Oran, 28/9/2010
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