Caravane pour Ghaza: «Le report n'a rien à voir avec la politique»

Bien que l’ouverture des frontières algéro-marocaines a été autorisée par les autorités algériennes, la caravane maghrébine de solidarité avec Ghaza a reporté son passage parce que, nous dit Makri «la Libye n’a pas affrété le bateau qu’elle nous a promis.» 

En tenant à préciser la cause de ce report du passage de la caravane par les frontières ouest de l’Algérie, Abderrazek Makri, membre du MSP et l’un des animateurs principaux de la caravane de solidarité avec Ghaza, a tenu particulièrement à lever des équivoques à propos de cette question. Il est clair, en effet, que d’aucuns auraient lié ce report aux dernières déclarations des responsables marocains à propos de l’arrestation d’un de leurs policiers par les Sahraouis (1). Aux dernières nouvelles, les Marocains accusent l’Algérie d’avoir fomenté cette arrestation. Mais les responsables sahraouis ont tenu à préciser que le policier marocain a infiltré leurs populations pour leur causer des problèmes mais qu’il a été neutralisé par leurs soins et mis en arrestation dans les territoires sahraouis libérés. « Le policier marocain a été arrêté dans les territoires libérés et se trouve à 400 km des frontières algériennes, » a affirmé dimanche, le Premier ministre sahraoui. 

Abderrazek Makri a ainsi indiqué que «le passage de la caravane par les frontières algéro- marocaine a été reporté et non annulé. On prévoyait d’accueillir la caravane marocaine jeudi prochain mais ça a été reporté à une date ultérieure. » La raison est que nous a-t-il dit, « les autorités libyennes ne nous ont pas affrété le bateau qu’ils avaient promis de mettre à notre disposition pour acheminer les aides vers Latakieh en Syrie et de là vers Al Arich en Egypte pour les faire passer par Rafah, passage frontalier avec Ghaza.» Le représentant du MSP a fait ainsi en sorte d’insister sur la nature des causes qui ont provoqué ce report. « Il n’a absolument rien à voir avec ce qui s’est passé récemment avec les Marocains, je tiens à souligner que ce report n’a rien à voir avec la politique mais c’est purement technique à savoir que le bateau libyen n’a pas été préparé. » Pour encore plus de précision, Makri a souligné que les autorités algériennes ont donné aux Marocains par écrit leur accord pour l’ouverture des frontières ouest du pays. « Les organisateurs de la caravane ont reçu par écrit et officiellement la confirmation de cette ouverture et nous, organisateurs algériens, les autorités nous ont sollicité pour accueillir les Marocains aux frontières et de les accompagner jusqu’aux frontières Est de l’Algérie. Donc, tout est fait officiellement et légalement et sur un itinéraire bien précis. » 

Ce sont d’ailleurs certainement les derniers soubresauts politiques entre l’Algérie et le Maroc qui ont poussé les organisateurs de la caravane maghrébine réunis, Algériens, Marocains et Tunisiens à décider de rendre conjointement public un communiqué précisant « les véritables raisons de ce report. » 

En attendant, ceux qui devaient mener la caravane maghrébine à bon port « ghazaoui », ne baissent pas les bras et «s’accrochent » à la caravane internationale qui démarre elle, le 2 octobre prochain de Latakieh la syrienne pour atteindre les eaux égyptiennes et continuer jusqu’à Ghaza par le passage de Rafah. « Nous avons décidé d’aller le 2 octobre prochain en Syrie pour nous joindre à la caravane internationale, » nous a dit Makri hier. C’est, faut-il le rappeler, la caravane qui est dirigée par le Britannique Georges Galawi qui avait fait récemment le tour d’un grand nombre de capitales arabes pour les convaincre de participer à lever le blocus israélien sur Ghaza. La caravane internationale est constituée, nous indique Makri, « d’un grand nombre de nationalités arabes et occidentales. » L’aide algérienne se fera, selon lui, par «une cinquantaine de véhicules utilitaires que nous avons déjà commandés de la Syrie.» Ce sont 80 Algériens qui participeront à cette caravane. « Ce sont des représentants de plusieurs partis politiques, du MSP, d’El Islah, d’Ennahdah, du FLN, du RND, et même des indépendants. Il y a aussi parmi nous des hommes d’affaires», nous a dit Makri. 

Ghania Oukazi

Le Quotidien d’Oran, 28/9/2010

(1) Il s’agit d’un policier sahraoui qui a été recruté par le Maroc pour semer la confusion eet faire croire que son projet d’autonomie peut encore survivre. Le policier, ayant regagné les territoires libérés du Sahara Occidental, a été appréhendé pour rendre des comptes à la justice sahraouie pour sa désertion du corps de police sahraouie.

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