Conférence internationale sur le Sahara occidental : Que fait l'ONU pour faire appliquer ses décisions ?

« Pas d’alternative au référendum d’autodétermination », « Le Polisario est l’unique représentant du peuple sahraoui »… La conférence internationale sur la résistance sahraouie a été ponctuée hier, à Alger, par de nombreux slogans et des chants patriotiques, qui en disent long sur le combat du peuple du Sahara occidental, mais surtout sur les enjeux actuels entourant le vieux dossier de l’ex-colonie espagnole.

Organisée conjointement par le Comité national de soutien au peuple sahraoui (Cnasps) et l’Union des juristes sahraouis (UJS), à la veille de la session de la 4e Commission de l’ONU chargée des affaires de décolonisation, cette rencontre a réuni durant 2 jours, plus de 300 participants venus des 4 continents et représentant 33 pays.

Elle a été qualifiée d' »événement important » par le Chef du gouvernement sahraoui, Abdelkader Taleb Omar. Dans son discours de clôture, ce dernier s’est félicité de cette tribune algérienne pour véhiculer « le témoignage vivant » de ! ce qu’endure la population sahraouie des territoires occupés du Sahara occidental. Le ministre de la RASD a également dénoncé « la persistance aveugle du Maroc », faisant référence au plan d’autonomie marocain, une « proposition inacceptable d’une solution non conforme au droit international et aux résolutions du Conseil de sécurité ».

Il a, en outre, salué la décision de participants d’autres pays à accompagner les 70 résistants sahraouis des territoires occupés, lors de leur retour.

Selon lui, le rendez-vous d’Alger, appuyé par la 36e Conférence européenne des comités de soutien au peuple sahraoui (Eucoco), qui se tiendra fin octobre en France, insufflera un nouvel élan à la résistance, parce que « le combat se poursuivra » jusqu’au recouvrement des droits nationaux du peuple sahraoui.

Avant lui, les activistes sahraouis, venus des territoires sous occupation marocaine, se sont succédé pour raconter leur calvaire quotidien face à l’occupation, voire au « régime si! oniste marocain ». D’aucuns ont interpellé l’assistance ainsi q! ue les instances régionales et internationales sur le sort des civils, des prisonniers politiques et des disparus sahraouis, en appelant à la mise en place de mécanismes onusiens de protection des droits de l’Homme et en prévenant que « les jeunes prendront leurs responsabilités » ; d’autres ont tenu à réitérer leur serment vis-à-vis des martyrs et des invalides de la guerre d’Indépendance, non sans insister sur le caractère colonial du conflit.

D’autres encore ont interpellé la direction du Polisario sur les perspectives d’avenir, face à l’impuissance de l’ONU, au double langage de l’Europe et à l’impunité dont joui le régime de Rabat. « Toute la population sahraouie, des territoires occupés et des camps de réfugiés, en particulier les jeunes, appelle la direction à changer la donne », a déclaré Naâma Asfari, co-président du Comité pour le respect des droits de l’Homme au Sahara occidental (Corelso) à la presse, rappelant aussi la responsabilité de l’ONU, de la Minurso et! même du Maroc. 

D’après lui, après 20 ans de guerre et 20 ans de ni guerre ni paix, la nouvelle génération de Sahraouis est consciente qu’elle résiste « pour son existence et pour l’indépendance », mais elle aspire à avancer plus vite dans la réalisation du « projet national ».
Algérie Info, 27/9/2010

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