Les participants à la Conférence internationale d’Alger sur «le droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui» ont à l’unanimité dénoncé, hier, la politique coloniale marocaine dans les territoires occupés du Sahara Occidental et exigé de l’ONU et du Conseil de sécurité l’accélération de l’application du droit au référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
Les présents à la conférence précitée venus des quatre continents, des parlementaires, des membres de la société civile, des juristes, des journalistes, des militants des organisations des droits de l’homme ont mis l’accent dans leurs interventions respectives sur leur détermination à soutenir «la résistance sahraouie tant que la colonisation marocaine perdure au Sahara Occidental». Un message fort de sens et qui se veut aussi un avertissement au royaume chérifien et à son makhzen au vu de la politique coloniale menée dans les territoires sahraouis encore sous occupation marocaine.
«La résistance légitime du peuple sahraoui est légitime et perdurera tant que le Maroc maintient son occupation du Sahara Occidental et se dérobe du droit international relatif à la décolonisation de ce territoire».Telle a été la position soulignée hier à Alger,par les présents, venus d’Italie, d’Espagne, de l’Inde, de la Mauritanie, de la Russie, du Mexique, du Chili, de Hongrie, d’Autriche, du Nigeria, du Japon, de Suède, de Timor-Est, d’Afrique du Sud, du Liban, des Etats Unis, du Nicaragua et des représentants de la résistance palestinienne.
Soutien et solidarité réaffirmés en direction de la résistance sahraouie, représentée par près de soixante-dix militants sahraouis venus des territoires occupés et une délégation de haut niveau de la République arabe sahraouie démocratique, qui prennent part à la conférence précitée. Coorganisée par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) et l’Union des juristes sahraouis, la rencontre vise à booster les voies permettant un apport et un soutien effectifs à la résistance sahraouie au vu de de la répression, des emprisonnements et de l’arbitraire qui sont le lot quotidien des Sahraouis dans les territoires occupés. Pratiques propres à tout système colonial au vu de l’histoire des peuples colonisés et que le Maroc illustre dans son oppression et sa répression de toute voix sahraouie qui s’élève dans les territoires occupés clamant son droit à l’autodétermination. Un droit pour lequel bon nombre de présents ont eu à lutter et résister pour le faire valoir et l’ont clamé dans leur passé respectif, à l’exemple de la militante algérienne contre le colonisateur français, Mme Louisa Ighil Ahriz présente hier, aux côtés des femmes sahraouis, des territoires occupés ou venues des camps des réfugiés sahraouis.
Par ailleurs si les intervenants ont porté des critiques accablantes contre la colonisation marocaine du Sahara Occidental, nos interlocuteurs n’ont pas manqué de pointer du doigt le Conseil de sécurité et l’ONU dans «leur politique du deux poids, deux mesures», selon l’expression du journaliste-écrivain américain, auteur du livre paru récemment Sahara Occidental ; guerre et nationalisme et le règlement du conflit. L’auteur dans son intervention a fustigé le rôle de certaines puissances et plus particulièrement la France «contribuant fortement au maintien de la colonisation marocaine du Sahara Occidental.» Soulignant plus loin dans ses propos qu’«en tant que citoyen américain, je ne peux que soutenir le peuple sahraoui dans sa lutte et son refus d’être colonisé et marocanisé.»
Pour sa part, le professeur d’histoire et des relations internationales à l’université libanaise et avocat à la Cour, Walid Arbid soutient que «la lutte et la résistance sont le pilier pour la liberté.» Ajoutant que «l’exemple du peuple sahraoui dans la justesse de sa cause face à l’occupation marocaine illustre la légitimité de sa lutte pour accéder à la liberté et à l’indépendance.» et de conclure que «la résistance sahraouie demeure légitime jusqu’à l’application du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui» comme stipulé dans l’esprit et les textes de la charte onusienne. Dans son allocution devant l’assistance, le Premier ministre sahraoui, Taleb Omar, a soutenu que «les oppresseurs et les colonisateurs ne sauront être en paix» et de souligner que «le peuple sahraoui est déterminé à poursuivre sa lutte et sa résistance jusqu’à l’indépendance du Sahara Occidental.» La conférence achèvera ses travaux aujourd’hui par l’adoption de la Déclaration d’Alger après les interventions de militants sahraouis venus des territoires occupés dont le témoignage accablant de la militante sahraouie, Soltana Kheïr.
Karima Bennour, 26/9/2010
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