Cynisme royal

Le ministre marocain de la communication impute à alger l’enlèvement d’un policier


Le royaume alaouite, par la voix de son ministre de la Communication, également porte-parole du gouvernement vient d’imputer « l’entière responsabilité des autorités algériennes » dans l’arrestation de cette personne, au moment où l’ambassadeur de la RASD à Alger affirme qu’il a été arrêté dans «les territoires libérés».

Décidément, le Maroc ne rate pas une seule occasion pour pointer du doigt les autorités algériennes. Après les deux journalistes prétendument séquestrés, voici venu le tour du policier Moustapha Salma Ould Sidi Mouloud. Le royaume alaouite, par la voix de son ministre de la Communication, également porte-parole du gouvernement vient de porter « l’entière responsabilité des autorités algériennes » dans l’arrestation de cette personne, au moment où l’ambassadeur de la RASD à Alger affirme qu’il a été arrêté dans « les territoires libérés ». 

Affolé par l’envergure internationale prise par la cause sahraouie, dont la Conférence internationale de soutien au peuple sahraoui qui s’ouvre aujourd’hui à Alger, Rabat persiste dans ses toquades démesurées. Il vient en effet de proférer des accusations gravissimes à l’encontre de l’Algérie. « Le monde entier doit se rendre compte qu’on est en face d’une opération absolument indigne parce que l’Etat algérien ne peut, en aucune manière, dégager son entière responsabilité à propos de ce qui se passe sur son territoire », a déclaré le porte-parole du Makhzen, tout en harcelant les instances onusiennes, le Haut commissariat au droits de l’Homme et le Hauts commissariats au réfugiés (HCR) en l’occurrence. 

Les desseins marocains sont à peine déguisés. A la veille de chaque rendez-vous important, les surenchères reprennent de plus belle pour faire diversion et torpiller le processus de libération au Sahara occidental qui chemine droit vers son aboutissement ces dernières années. En s’attaquant sans retenue à l’Algérie, les autorités du royaume alaouite veulent contourner l’opinion internationale, en faisant croire qu’il ne s’agit pas d’un problème de décolonisation. Or, l’Algérie l’a rappelé à toutes les occasions, le problème au Sahara Occidental reste entre le Maroc avec ses ambitions expansionnistes et le Front Polisario qui lutte pour l’indépendance de son peuple depuis 1976. Le Maroc dénonce vigoureusement l’arrestation d’un policier à la solde de son plan d’autonomie, alors que des activistes des droits de l’Homme sahraouis croupissent dans les prisons de Sa Majesté. Pas plus tard qu’hier, des jeunes de Salé tenaient un sit-in devant le commissariat pour dénoncer la mort d’un des leurs sous la torture des policiers marocains. 

C’est dire toute la récurrence des cas de violation des droits de l’Homme dans ce pays, où des prisonniers, sahraouis notamment, subissent les plus pires des supplices. Rappelant enfin que le Maroc a sollicité les autorités algériennes dans l’espoir de rouvrir les frontières terrestres fermées depuis 1994, accueillie, bien entendu, par le niet catégorique de l’Algérie. Voilà un autre ingrédient qui a exacerbé les divagations du royaume. 

M. C.
Par : Mokrane Chebbine
Le Midi Libre, 25/9/2010

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